Bonjour à tous,

je vous partage ma lecture du livre « Danse avec l’ombre » qui m’a été offert avec enthousiasme par Nelly Germain, animatrice à Tantra Sud-Ouest. Elle me l’a présenté comme un récit mélant chamanisme et tantra… J’étais déjà emballée !

Avant de parler de l’histoire, Nelly m’a partagé son admiration pour l’écrivain, Doha Khan, qui animait lui aussi des stages de tantra. Intéressée pour en savoir plus sur cette pratique, j’étais heureuse d’avoir accès à ce livre inspirant, ceci d’autant plus qu’il était sous une forme romancée. J’aime beaucoup ces façons d’écrire qui ne passe pas par la compréhension du mental, mais plutot par le ressenti du coeur et du corps au fil des mots.

Le livre est fluide à lire, et on y sent une influence autobiographique, qui est venu d’autant plus attiser ma curiosité !

Le roman est l’histoire de Georges parti faire une expédition en Himalaya, mais qui y fait une chute mortelle dans le vide… puis renaît dans les minutes qui suivent sa mort ! A partir de là, il va constater l’immensité du chemin intérieur déjà accompli, et enfin comprendre les paroles transmises quelques années auparavant par Anaïs, la femme initiatrice qui le guide et l’accompagne sur ce chemin vers lui-même : « Le jour où tu rencontreras la grandeur du féminin en toi, tu pourras recoudre ton coeur déchiré avec l’aiguille de l’amour ».

De retour au Canada, on va le suivre dans ses rencontres à la Femme, avec les femmes, avec des femmes. On découvre alors un vécu de la relation emplit d’une grande liberté. Georges savoure, goûte chaque rencontre au-délà de ce que l’on peut connaître traditionnellement. C’est d’ailleurs là, et de cette façon, qu’il va pleinement faire l’expérience de qui il est : dans cette liberté d’être lui et de rester fidèle à lui-même.

Parfois je me suis sentie touchée par cette liberté d’aimer sans restriction, par cette audance à aimer avec le corps, sans émettre aucune intention sur la relation. D’autres fois, je me suis sentie dérangée par cette façon d’appréhender la relation à l’autre. J’ai aussi perçu sa quête de lui-même au travers de ces rencontres, s’expérimentant parfois libre, parfois restreint, mais toujours conscient de ce qui se vit en lui.

Tellement de douceur, de délicatesse, de fragilité aussi, se dégage de ces partages, et de cette façon de les vivre. Tellement de profondeur aussi dans ces échanges qui côtoient l’amour, la vie, mais aussi tellement empreint de mort, et d’acceptation de la fin qui vient. J’ai été émue par le cheminement de cet homme en quête de authenticité et d’intégrité, de complétude, au travers de ses rapprochements de coeur à coeur, et de corps à corps.

Beaucoup de générosité et d’humanité se dégage de ce récit. Il y a en effet un aspect très chamanique qui s’y exprime. Le livre parle de passages, et en marque les étapes au travers de rituels riches en émotions.

ici, les notions de masculin sacré et de féminin sacré se rencontrent, s’entremêlent, se complètent avec force (intérieure) et tendresse (pour soi comme pour l autre). J’ai été touchée par la délicatesse et la sensibilité de cet homme, mais aussi par sa détermination à aller se rencontrer et se dépasser au-delà de ses limites : au travers de ses rudes expéditions où il frôle regulièrement la mort, ou de son expérience d’accompagner la mort d’une femme aimée.

C’est un livre émouvant, inspirant, qui nous emporte dans un autre univers : celui de cet homme vit pleinement sa vie et ses choix, qui cotoie la mort, la rencontre, la dépasse. Un homme qui meurt à lui-même pour mieux se créer son propre monde, au-delà de toute représentation ou vérité établie.

C’est un livre qui nous parle de l’évolution d’un homme, de l’Homme, mais aussi des femmes, de la Femme, et de sa puissance initiatrice dans le cheminement et l’émergence du Masculin, mais aussi de l’Etre dans sa complétude. C’est l’histoire d’une grande histoire d’amour aux milles facettes, l’image d’un enrichissement mutuel qui n’en finit jamais, mais surtout une histoire d’amour de soi vers soi, l’autre nous en montrant toujours plus le chemin.