« Les couples heureux ont leurs secrets » : Voilà ce que nous affirme John M. Gottman qui a eu l’idée d’étudier les couples sous sa lunette scientifique. Tels les cherchers en psychologie positive, il ne s’est pas intéressé aux couples sous l’angle de quels sont leurs problèmes, et comment les résoudre. Il a plutôt fait le choix d’observer des couples qui se disaient épanouis dans leur relation afin d’en déduire un certain nombre de « règles » et de conditions pour qu’une relation de couple fonctionne. Au point qu’il prétend savoir en moins de 5 minutes d’observation si le couple va tenir ou non plus la durée. Ce livre est le résultat de 8 ans de recherches et d’observation menés dans les années 1970 auprès de 130 couples qui ont accepté d’être suivi sur toute cette durée et de passer 24h filmés par les caméra du « Love Lab », filmés par les caméra des scientiques. J’ai trouvé ce livre trés interessant, trés complet et pleins d’outils ! Je vais essayer de vous partager certains de ces élements qu’il nous partage.
Gottman refuse l’idée que les couples arrangent leur relation sur la base d’une meilleure communication comme il est communément convenu chez les thérapeutes de couple. Il a en effet pu observer que certains couples qui se disaient trés épanouis n’étaient pas des experts en terme de communication. Selon lui, la reponse de trouve ailleurs et dans un serie d’éléments indispensables qui auraient plus à voir avec la qualité relationnel, avec la consistance de l’échange à l’intérieur du couple, plus que dans la forme que cela prend. Même si bien évidemment, la communication reste une des clés fondamentales, il invite plus à nourrir le lien, plutôt qu’à se concentrer sur comment se dire telle ou telle chose, sans forcément chercher à enrichir la relation de l’autre côté : « la satisfaction amoureuse et sexuelle au sein du mariage dépend à 70% de la qualité d’amitié du couple ».
Il s’inspire aussi beaucoup des principes de la psychologie positive, cette fois-ci appliquée au couple dans le cadre thérapeutique (il a mené de nombreux séminaires sur la base de ses travaux), en les invitant à se concentrer et à se remémorer aux qualités de leur partenaires, à leurs souvenirs heureux, aux aspects positifs et réunifiant de leur relation, mais aussi en les incitant à entrer dans le monde de l’autre et en apprenant à co-créer un fonctionnement de vie favorable à tous. Il nous explique à cette occasion que des études ont montré que les personnes heureuses en couple vieillissent mieux, en meilleure santé et vivent plus longtemps que les personnes célibataires ou malheureuses en couple, d’où pour lui l’utilité de prendre particulièrement soin de cet aspect de notre vie.
Selon lui, il attribue un fort taux de probabilité de divorce, non pas au nombre de dispute ou à la quantité de désaccord entre les 2 personnes, mais plutôt à la façon dont ils vont l’aborder ensemble.
Voici les indices défavorables qu’il décèle et qui, cumulés, indiquent la présence d’une rupture affective :
- la dispute en démarrage brutal (ton négatif et accusateur) qui condamene à l’échec de la conversation
- la présence des « 4 cavaliers » dans la discussion : la critique, le mépris, l’attitude défensive et la dérobade (qui est souvant la conséquence des 3 premiers)
- la « noyade » quand un des conjoints est submergé par ses émotions et n’est ainsi plus en capacité d’être en écoute et en ouverte à l’autre, selon lui il s’agit souvent l’homme (dans 85% des cas) car ils seraient biologiquement moins « équipés » pour gérer des conflits et l’intensité émotionnelle qu’ils provoquent en eux.
- le langage corporel qui indique cette forte tension intérieure (accélération cardiaque, sécrétion d’adrénaline, sueures froides..) : ce système d’alarme mis en place fait souvent suite à des épisodes répétées de noyade et indique que la personne « éprouve une « intense détresse affective quand il doit affronter l’autre ». Le corps appréhende la situation comme dangereuse !
- l’échec des tentatives de rapprochement : selon lui, ces approches peuvent vraiment sauver une relation de part la dimination des tensions affectives qu’elles apportent, ceci même si les « 4 cavaliers » sont présent dans l’échange, si les tentatives de rapprochement sont perçus et saisis, la relation se s’en trouverait pas affectée. L’absence de tentative de rapprochement mettrait cependant le couple en péril.
- les mauvais souvenirs : quand les souvenirs négatifs prennent le pas sur les bons et font transformer la vision du couple et son histoire sous un angle pessimiste ou critique.
Quand les corps et les esprits « bloquent pratiquement toute possibilité de communiquer et d’arranger leurs problèmes, l’échec est quasiment assuré ». Il parle de 4 étapes finales qui signalent l’arrêt de mort d’une relation :
- on considère que ses problèmes conjuguaux sont graves
- on a l’impression qu’il est inutile d’en discuter et on tente de résoudre seul ses problèmes
- on se met à mener des existences parallèles
- la solitude s’intalle
Malgré tout, selon lui, « rien n’est perdu jusqu’à ce que ce soit vraiment la fin. » C’est donc sur cette base qu’il vient nous proposer ses conseils basés sur ce qu’il a pu apprendre de l’observation de ces couples heureux.
loi n°1 : enrichir sa carte du tendre
Il s’agit d’apprendre à se connaître l’un et l’autre en profondeur à passer du temps à se partager l’un l’autre : ses habitudes, les évenements du quotien, les émotions, les relations, les amis, les gouts, les centres d’interets, les ambitions et aspirations…
loi n°2 : cultiver la tendresse et l’estime réciproque
Il invite ici à se rappeler de ce qui nous à attirer chez l’autre, à se reconnecter à ses qualités, à ce que l’on apprécie chez lui, à ce qui a eveillé notre attention et notre attirance en début de relation… Il donne des exercices pour se les remémorer et pour rallumer la flamme au quotidien parce cette attention et cette intention de se mettre en connexion avec l’aspect qui nous touche chez l’autre.
loi n°3: se tourner l’un vers l’autre au lieu de se détourner l’un de l’autre
Il parle ici des dégats causés par le fait de négliger les besoins affectifs de l’autre. Il évoque l’image du « compte épargne affectif » où l’on se noterait (pour soi-même évidemment il ne s’agit pas de compter) tout ce que l’on peut faire de positif pour enrichir la relation à l’autre. Il invite à porter son attention au quotidien sur ce que l’on peur faire pour nourrir la relation, et pour apporter à l’autre un espace d’écoute et de « décompression » si besoin. Il présence le couple comme 2 partenaires là pour se soutenir l’un et l’autre et désireux de contribuer au bonheur de l’autre. Il propose également des exercices pour se retourner vers soi et aller regarder comment on se sent quand on sent que l’autre se détourne de nous, et à quoi cela est lié dans notre vécu.
loi n°4 : se laisser influencer par son partenaire
Gottman conseille une chose pour adoucir et renforcer le lien conjugal et amoureux : savoir se laisser influencer l’un par l’autre. Selon lui, c’est une problématique souvent masculine et qui cause bien des soucis dans la relation et dans la confiance réciproque, la partenaire ayant le besoin de se sentir prise en compte par l’autre dans ses décisions et positions. « Les femmes des homes qui acceptent leur influence ont beaucoup moins tendanceà être acariâtres avec leurs maris lorsqu’elles abordent un sujet de discorde conjugale. Ce qui augmente la pérénité du couple. » Il parle d' »apprendre à céder » pour gagner en qualité relationnel et évoque les habitudes culturelles liées au fait que certains hommes ont du mal à se laisser influencer par leur femme.
Il observe une véritable intelligence émotionnelle chez ses hommes qui savent se mettre à l’écoute de leur partenaire, les prendre en compte les choses et les relations, dans la mesure où (comme dit précédemment les femmes sont plus « équipées » biologiquement pour les appréhender) : « Dans plus de 80% des cas, c’est la femme qui aborde les problèmes conjugaux épineux, tandis que le mari tente d’éviter la discussion. Ce n’est pas le symptôme d’un dysfonctionnement du couple : c’est le cas même dans les unions heureuses. »
loi n°5 : résoudre les problèmes solubles
Gottman distingue aussi 2 types de conflits conjuguaux : ceux qu’on peut résoudre, et les problèmes insolubles. Selon lui, il convient de distinguer les 2 car ils nécessitent 2 façons dinstictes d’être appréhendés.
Sa méthode pour aborder les problèmes solubles :
- démarrer la discussion en douceur
- apprendre à faire et à accepter les tentatives de rapprochements
- se réconforter soi-même et réconforter l’autre : il rappelle à ce point qu’après une dispute, il est plus difficile pour un homme de se calmer qu’à une femme, et qu‘à partir d’une accélération cardiaque qui dépasse 100 battements par minutes, on est plus capable d’entendre ce que l’autre a à dire, quelque soit nos efforts. Il conseille alors de faire une pause avant de recommencer.
- faire des compromis
- et être tolérant avec des fautes de l’autre.
Il faut la liste des problèmes solubles les plus courants où il invite à l’écoute des besoins de chacun et aux compromis :
- la relation avec la belle-famille (généralement entre la belle-mère et la femme qui se « disputent » l’amour de l’homme : ici il conseille clairement au mari de toujours se ranger du côté de sa femme),
- l’argent
- le sexe : il observe que les couple qui ont une vie sexuelle épanouie considère les relations amoureuses comme une expression de leur intimité, sans considérer les différences entre leurs besoins ou leurs désirs comme une remise en cause personnelle
- les travaux managers
- devenir parents
loi n°6 : surmonter les blocages
Gottman a observé qu’ils sont généralement liés à des rêves cachés que le couple n’arrive pas à combler : il s’agit donc d’aller les rencontrer ensemble et d’apprendreà à s’aider l’un l’autre dans la relation de ses rêves individuels, de couple ou familial. C’est un aspect selon lui trés important et bien souvent la cause de nombreux blocages dans le couple. Parfois d’ailleurs il y a tout pour que ça aille, mais il reste un blocage : souvent la source se trouve ici, dans un rêve qui n’est pas nourri dans la relation de couple et qui vient entâcher la relation.
Il a d’ailleurs observer que, contrairement à ce que l’on peut généralement penser, ce sont les couples qui exigent beaucoup de leur relation qui ont le plus de chances d’avoi des unions profondément satisfaites que ceux dont les attentes sont moindre.
loi n°7 : aller dans le même sens
Il parle se créer une culture de couple commune, des rituels de couple et familiaux répondant aux valeurs et aspirations de chacun. Ces éléments sont aussi importants et viennent sceller une unité et une sécurité dans la strcuture du couple.
Dans ce livre, pour chaque loi abordée, Gottman propose de nombreuses illustrations et pleins d’exercices pour apprendre à les mettre en application.
Vous y trouverez des choses interessantes, d’autres qui ne vous parlerons peut-être pas. En effet, au delà des généralités, nous sommes tous uniques et on s’aperçoit parfois que l’on se retrouve plus dans une attitude « fémine » ou « masculine » qu’on soit homme ou femme. Malgré tout, cette approche m’a semblé interessante parce qu’elle s’appuie sur une observation de nombreux couples. On peut biensur ne pas se reconnaitre dans cette volonté de vouloir faire fonctionner un couple malgré les dysfonctionnements, à force d’efforts réciproques, mais quand c’est notre volonté, je pense que ce livre, de par ses nombreux exercices, peu apporter de nombreux outils… si ils sont fait évidemment 😉 Et si il s’agit d’une démarche de couple, peu importe notre objectif et notre situation, cela ne pourra en être que bénéfique.
A bientot les amoureux !!!
En complément de cet article, je vous propose de lire : L’Amour et les relations et L’Art du bonheur au féminin.