Bonjour, Amour, je me sens triste aujourd’hui, perdue, je ne sais pas trop quoi te demander, tout est flou en moi, je me sens dans le brouillard, sans solution à laquelle me raccrocher. Peut-être aurais tu quelque chose à me partager.

 Oui, je peux te partager, je peux te dire des choses. Mais rien n’atténuera la tristesse de ton cœur. Ta tristesse est là, présente, errante. Elle a sa place, elle est justifiée. Tu dois apprendre à lui laisser sa place. Parce que tu l’évites, comme si elle ne devrait pas être là, mais elle est là et légitime.

 Certaines choses te heurtent, t’ont heurtées, et sont dures pour toi à porter, assumer, affronter. Cela est une réalité, ta réalité, et tu dois la regarder en face. Souvent tu détournes le regard de ce qui te fait mal, tu regardes ailleurs pour continuer à sourire. Mais pourquoi chercher à sourire quand tout pleure à l’intérieur de toi ? 

Ne sèche pas tes larmes, laisse les couler autant qu’elles en ont besoin. Tu n’as pas à être forte, à te montrer forte. La vie est dure parfois, c’est comme ça, c’est dur et tu ne peux rien à y changer. Tu es dans une période de transformation, de renouveau. Ce sont des périodes difficiles à traverser, à vivre, à éprouver, mais rien ne pourra se faire si tu ne prends pas ce temps pour éprouver, ressentir, accueillir ta tristesse.

Tu veux sans cesse agir, avancer, positiver, alors tu traînes ta tristesse sans cesse avec toi. Elle te suit car tu ne prends pas le temps de la vider, de l’écouter, de la laisser pleurer. Pleure ma belle, et si les larmes te piquent les yeux, c’est parce qu’elles ont trop longtemps étaient retenues.

Tu as des deuils à faire et qui s’accumulent. Le deuil de ceux que tu as perdu, le deuil de ceux que tu as aimé. Tu as beaucoup donné, parfois peu reçu. Tu as donné sans compter, aimé sans regarder. Parfois ça a été une erreur, mais souvent ça a été une expérience, un apprentissage. Mais n’oublie pas qu’après chaque apprentissage, tu dois prendre ce temps pour intégrer ce que tu as appris, ce que tu veux garder, et ce dont tu veux te débarrasser.

Tu as tellement peur de perdre et d’être perdu que tu veux tout garder. Sauf qu’à tout garder tu t’encombres et il n’y a plus de place pour du nouveau dans ta vie. Laisse partir ce qui ne te convient plus, ce qui n’est plus juste, ce qui ne vibre plus.

Élance toi dans la vie, légère, allégée, retrouvée. Tu as des priorités à mettre en avant, suis-les. Ces priorités vont être le fil conducteur de ta vie. Je ne dis pas que les choix sont faciles, ni que tu arriveras forcement à tes fins. Mais tes priorités dictent ton chemin et se s’encombrent pas des difficultés.

Tendre vers sans… s’obstiner sur le résultat. Applique-toi à garder ton intention, je m’occupe du reste. Laisse-toi surprendre par la vie !

Tes enfants sont et ont toujours été ta priorité, le leitmotivs de ta vie, ta raison de vivre et de te battre aussi. Mais tu n’as pas besoin de te battre pour eux, ils ont juste besoin que tu les aimes, que tu sois là. Ton amour les portes, les emportes, les soulèves, les renforces. Mais ils ont aussi besoin de ton absence pour apprendre à fortifier leurs ailes, pour un jour, voler de leurs propres ailes. Laisse-les voler, laisse-les essayer, réconforte-les, encourage-les quand tu les vois tomber. Réjouis-toi de leur audace, de leur courage à oser, et soutiens-les de façon inconditionnelle dans leurs choix.

Trop souvent tu doutes aussi de leur amour, de ta place, et de ta validité. Mais ils t’ont choisi. Ne leur demande pas de te valider, de te légitimer, ils ne sont pas là pour ça. Ils sont là pour eux, pour grandir, et pour te rappeler que tu dois d’abord apprendre à t’aimer. Ils sont là, quoiqu’il arrive, ils t’aiment et t’ont choisi.  

Ils connaissent ton amour et savent tout ce que tu veux de beau pour eux. Mais maintenant laisse les trouver leur beau à eux et aide-les à y arriver. Ce beau ne sera peut-être pas celui que tu t’es imaginé, celui que tu as rêvé, idéalisé pour eux. Mais c’est le leur, leur projet, leur ébauche, leur essai.

Ce sont de grands débuts dans la vie que la réalisation de ses premiers projets. Alors oui, il y a des erreurs, ils sont incomplets, parfois erronés. Mais c’est être là, à les soutenir, à les réconforter, les encourager qui va le plus les aider, et qui va le plus enrichir votre relation et la confiance qu’il y a entre vous. Tu ne dois pas retenir l’oisillon dans ton nid. Tu dois lui montrer comment voler, puis le laisser essayer, le laisser tomber, le laisser réessayer. Tu ne peux empêcher cette étape, même si elle est douloureuse pour toi.

C’est dur pour toi de voir l’autre en difficulté. Tu as envie d’accourir à toute vitesse, de le relever, de lui montrer comment faire et où aller. Mais ce n’est pas ton rôle (que tu sois mère, amoureuse ou amie dans la situation), tu as juste à soutenir, accueillir, rassurer, rien de plus à faire. Cette position touche à ton impuissance, et réveille ton sentiment de révolte, d’impatience. Tu n’es pas responsable de la destinée des autres. Seulement de la tienne.

Apprendre à soutenir et non à agir pour aider l’autre. Ne plus aider, juste être là. Tu as encore du mal à intégrer ce positionnement, à trouver la distance juste. Mais ne t’inquiète pas, cela viendra.

Il y a des consciences que tu as déjà et c’est frustrant de voir les autres qui ne l’ont pas, tu dois apprendre la patience… comme les autres te regardent apprendre ce que tu ne sais pas encore ! Comme moi je te regarde chercher l’amour partout où il n’est pas.

Tu dois rester à ta juste place oui, mais ne fais pas non plus l’erreur de t’effacer, de te reculer si tu te sens repoussée par l’autre. Il te demande juste de revenir à ta place, de rester en toi et de le laisser en lui. C’est tout un apprentissage que tu dois faire. Ne plus osciller entre « je m’impose en l’autre », ou « je m’extraie de la relation ». Ce sont à tes peurs que tu réponds en agissant ainsi.

Tu cherches la sécurité, le réconfort, le soutien. Ça te sécurise d’être dans l’espace de l’autre, d’être là pour lui, parce que tu as peur d’être dans le tien. Tu aimerais tellement qu’un autre vienne t’aider à y aller, qu’il t’y accompagne, qu’il te tienne la main pour y aller en toute sécurité, qu’il te rassure et te dise « ça va aller ».

voudrais-tu de quelqu’un qui vienne dans ton espace pour le réorganiser et amener ses solutions ? Pour contempler et commenter celles qui ont mené à l’échec ? Non ! Alors arrête de le faire pour les autres ! Ils ont tous leurs solutions, quelque soit leur age.

Parfois leurs solutions sont vouées à l’échec, et tu le sais. Tu peux leur dire mais l’expérience est maître, et est nécessaire. Laisse l’autre faire son expérience, et accueille son erreur, comme son apprentissage, avec ouverture et tolérance. Peut-être que l’acquis sera encore éloigné de ta compréhension, mais laisse chacun faire son chemin, parfois des détours inattendus mènent au même endroit.

Laisse-toi émerveiller par le chemin de l’autre. Pour cela, tu dois apprendre à faire confiance à la vie. Tu as toujours peur qu’on te prenne ceux que tu aimes, d’être abandonné d’eux, et cela te laissent une plaie purulente, qui entache toutes tes relations. La peur de perdre, de ne pas être aimé.

Comment faire pour soigner cette plaie qui semble être comme un filtre entre moi, les autres et mes relations ?

Cette plaie est en toi oui, mais avant de chercher comment la soigner pour t’en débarrasser, tu dois d’abord la rencontrer. Tu la vois, tu tournes autour, tu la connais, mais tu ne te laisses pas encore traverser par elle. Et c’est de ça dont tu as besoin : Te laisser traverser.

Alors oui ça fait mal, tu vas avoir mal. Ca va laisser remonter pleins de douleurs et de souvenirs que tu ne veux pas toucher. Mais c’est inévitable, inéluctable, si tu veux vraiment passer par dessus ce qui t’empêche de t’épanouir vraiment. C’est comme si il reste toujours quelque chose dans le fond, qui pourri, qui moisi, qui gâche le reste, qui te rappelle qu’il reste des choses oubliées.

Tu as fais un beau travail, tu as pris la pleine responsabilité de ce qui se passait en toi, tu as mené de belles actions, tu as su déblayer le chemin… Aujourd’hui, ce chemin déblayé te laisse toute porte ouverte sur cette endroit qu’il reste à choyer : sur le cœur de ta blessure. Ce n’est pas le moment d’arrêter, de reculer, de rebrousser chemin.

Forcement à ce moment là, tu as envie de dire « stop on arrête, j’ai plus envie d’aller là ! ». Tu l’as déjà fais : approcher, puis reculer par peur de ce que tu vas trouver. Tu as pris ton temps, tu as encore plus débroussailler le chemin. Aujourd’hui il est temps que tu ailles voir, tu y es presque ! Laisse toi traverser.

Accepte de perdre, de laisser aller, de te fissurer, de casser les dernières coquilles de protection qu’il reste en toi. Cela ne t’amènera pas à ta mort, mais à ta résurrection.

Dis-moi l’Amour, ai-je besoin de quelqu’un pour m’aider à me laisser traverser ? Je me suis beaucoup fais aider, accompagner, et j’ai l’impression que cela répond aussi à mes peurs d’être seule face à moi-même, d’aller rencontrer ce qui fait me peur… une fuite en avant, dans le mouvement, qui répond à une peur de passer à coté, tout en s’efforçant de le faire.

C’est tout à fait juste ce que tu dis, l’autre (comme le nombre de tes séances) n’est pas le garant de ta non-fuite. Tu es la seule à savoir si tu fuis ou non, tu es la seule à savoir où tu dois aller. Parce que tu te connais bien. Tu sais où ça fait mal. Mais tu te connais tellement que tu ne trouves pas encore celui à ta taille, celui qui te donnera assez confiance, celui que tu trouveras suffisamment fort pour t’accompagner dans cet endroit sombre et douloureux. Tu sens celui qui t’aide à t’en approcher, puis tu finis par t’apercevoir que non, avec lui tu n’iras pas. Tu ne sens pas la confiance. Tu ne ressens pas suffisamment de consistance pour aller rencontrer cet endroit.

Je pense que oui, quand tu sauras prête, c’est avec quelqu’un que tu feras ce chemin, avec cette personne de confiance que tu trouveras suffisamment forte pour te tenir la main. C’est cela que toi aussi tu fais avec les autres, leur tenir la main pour les aider à se rencontrer. Ton erreur n’est pas de te faire accompagner, mais de faire tout cela comme un jeu, et de te faire accompagner au hasard, par des personnes qui ne vibrent pas en toi. Comme pour la relation amoureuse, tu dois sentir une vibration qui s’installe entre toi et l’autre, tu dois sentir une cohérence, une « accordance », une vibration similaire, identique, qui permettra une symbiose guérissante.

C’est aussi les conditions nécessaires pour que ton action soit efficace. Le résultat ne dépend pas de toi, ni de l’autre, cela dépend d’une fine alchimie qui s’installe ou ne s’installe pas. L’alchimie doit être double. Et plus l’alchimie est là, des 2 cotés, plus le chemin se fait.

Tu dois trouver ton maître, celui que tu verras plus haut que toi, celui en qui tu accorderas suffisamment de confiance. Ta force est ta faiblesse pour ce travail là. Tu ne cherches pas ton alter ego, tu cherches ton maître, mais ta grandeur d’âme fait que tu as du mal à trouver ce maître qui saura te guider dans tes méandres, des méandres qu’il aura lui aussi traversé.

C’est l’écho qui permet la guérison. C’est la similitude d’âme. Tu peux guérir celui ou celle qui passe par le chemin que tu as su transmuter. Seulement eux. C’est ta transmutation qui saura aider celle des autres. Tu as besoin de trouver celui qui a su transmuter la peur en amour, celui qui a su apprendre à se positionner de façon juste, qui a pris conscience de son action, et qui a pris la responsabilité de la vivre en conscience et en cohérence.

Va vers cette âme quand tu la trouveras, elle saura te guider. Peut-être qu’à ce moment là, tu auras envie de la fuir, de résister à l’appel, par ce que tu sentiras que c’est le moment, parce que ce moment te fera peur. Mais n’ai pas peur de la libération. Oui se laisser traverser fait mal, tu sentiras la douleur dans chaque coin de ton corps, tu la sentiras passer, traverser, trépasser, mais ce ne sera pas toi qui mourra : tu seras enfin en vie, comme tu ne l’as jamais été.