Amour, saurais-tu me dire pourquoi j’enchaĂźne les relations de rejet et de trahison ? Que vient dire sur moi cette rĂ©alitĂ© qui m’en envoyĂ©Â ? et comment faire pour sortir de ce schĂ©ma aussi insatisfaisant que douloureux ?
Ce que j’en vois moi, c’est que tu n’es pas encore prĂȘte pour l’amour. Tu le rĂȘves, tu l’idĂ©alises, tu le projettes sur d’autres, tu l’attends impatiemment. Mais tu ne sais pas encore ce que c’est. C’est quand tu auras compris oĂč le trouver, que tu pourras enfin le rencontrer.  Waou ! Voici tout l’intĂ©rĂȘt de ces texte alors ?! Oui, en effet.
Pourquoi alors ai-je créé cette réalité, et comment la modifier ?
Tous ces Ă©vĂ©nements viennent dire ta rĂ©sistance Ă aimer, et Ă t’aimer surtout. Tu donnes ton amour, tu dilapides ton amour de toi, dans l’attente que l’autre te restitue un bout de cet amour. Tu donnes des bouts de toi, et Ă la fin tu te sens troquĂ©e, manquante, incomplĂšte. Mais pourquoi donnes-tu Ă l’autre ces bouts qui t’appartiennent ?
Penses-tu que je te les ai donnĂ© pour que tu les donnes Ă d’autres ? Chacun a reçu ce dont il a besoin. Tout a Ă©tĂ© correctement rĂ©parti. On dirait que tu culpabilises, comme si tu avais eu trop, comme si je t’avais trop gĂątĂ©e, et que tu voulais mieux repartir la donne ! Mais tout est juste. Pourquoi aurais-je injustement rĂ©parti les choses ?
Chacun a ce qu’il a dĂ©jĂ acquis, ce qu’il a compris, ce qu’il a conquis. Il y a des qualitĂ©s et des consciences conservĂ©es qui ont Ă©tĂ© amenĂ©es car utiles. Et d’autres n’ont pas encore Ă©tĂ© comprises ou non amenĂ©es, car elles devaient ĂȘtre intĂ©grĂ©es, retrouvĂ©es. Tout est juste. Tu n’es pas Dieu. Ce n’est pas Ă toi que revient le rĂŽle de rĂ©partition. Ton rĂŽle Ă toi est d’aimer ce que tu as, et ce avec quoi tu es venu.
Je sens ta culpabilitĂ© Ă voir que tu as plus, ta culpabilitĂ© face Ă ceux qui ont moins. Tu veux leur donner des bouts de toi pour les aider, les allĂ©ger, les aider Ă grandir plus vite. Mais aprĂšs tu tâĂ©tonnes de te sentir diminuĂ©e !!! Tous ces bouts t’appartiennent et doivent ĂȘtre gardĂ©s. Tu dois apprendre Ă rayonner et Ă arrĂȘter de donner ce qui est en toi. Quand tu rayonnes, tu gardes en toi et tu permets aux autres de se nourrir de tes ressources. C’est complĂštement diffĂ©rent. Ici, tout le monde gagne.
Mais quand tu donnes des bouts de toi, tout le monde perd. Car tu perds ce bout de toi, et l’autre se retrouve avec ce bout dont il ne sait que faire, ni comment l’utiliser. Si tu lui donnes trop de bouts, l’autre finit par ĂȘtre perdu. Que faire de tous ces bouts qui ne sont pas Ă moi, et que je ne sais pas utiliser ? Puis te voilĂ qui te fĂąche parce qu’ils ne savent pas les utiliser ! Mais chaque apprentissage passe par soi-mĂȘme, tu ne peux pas les accĂ©lĂ©rer. En donnant tes bouts, tu les encombres, et tu t’affaiblis. Tu fais des pansements sur des plaies infectĂ©es.
Chacun doit apprendre à prendre conscience de sa blessure, chacun doit prendre conscience de sa douleur et de la nécessité de se soigner, chacun doit aller chercher et fabriquer son propre remÚde, chacun doit attendre avec amour et patience le temps de la guérison. Et toi aussi.
Il y a un chemin que tu as dĂ©jĂ fais, voilĂ pourquoi tu aimerais faire pour les autres. Mais tu ne peux pas faire pour eux. Ton action consiste Ă ĂȘtre lĂ , sans rien faire, juste Ă accompagner de ta prĂ©sence chaleureuse et rassurante, telle la sage-femme qui tricote sur le bord du lit, pendant que la femme entre en tout intĂ©rioritĂ© dans le vortex de la naissance, pour aller contacter son cotĂ© sauvage et instinctif. Elle sait que ce n’est pas elle qui doit accoucher, que s’affoler ne fera que bloquer le travail, que les conseils ne feront que sortir l’autre de sa bulle et de ses intuitions, que seul sa prĂ©sence change tout, et permet aux choses de se faire.
Tu as cette prĂ©sence facilitatrice en toi. Mais ta peur et tes projections t’empĂȘchent dâĂȘtre juste dans ton positionnement. Tu te sens responsable des autres, de leur bonheur comme de leur malheur. Pourtant si n’y est pour rien, et tu ne peux rien pour eux. Tu as juste Ă ĂȘtre lĂ . Ce positionnement est d’autant plus compliquĂ© pour toi que tu aimes la personne. Plus tu aimes, plus tu rĂ©sistes, plus tu t’offusques face Ă cette impuissance. Plus tu tâĂ©corches, t’impatientes, plus tu cries Ă l’aide face Ă cette dĂ©composition que tu observes. Pourtant tu dois apprendre Ă laisser la dĂ©composition se faire.
Tu as en toi quelque chose qui facilite ces dĂ©constructions intĂ©rieures. A ton contact, c’est cela que les autres rencontrent. Ils rencontrent leurs parties lumineuses, comme leurs parties d’ombres. Ils rencontrent ce qui doit ĂȘtre vu, reconnu. Parfois ils projettent sur toi, ces parts lumineuses ou sombres qu’ils ne veulent pas voir. Parfois toi aussi tu te trompes et tu crois te reconnaĂźtre dans cette lumiĂšre ou dans cette noirceur. Pourtant ce n’est qu’un reflet qu’ils te renvoient. Tu dois apprendre Ă distinguer et Ă reconnaĂźtre cela. L’autre voit en toi qui il est vraiment. C’est ta rĂ©alitĂ©, tu dois l’accepter.
C’est douloureux pour certains de se voir vraiment, quand ce qu’ils voient ne leur plaĂźt pas. Parfois certains prĂ©fĂšrent te fuir que de se regarder si laid, si souffrant, si manquant… ou lumineux ! Tu n’y peux rien, c’est ta rĂ©alitĂ©, tu dois l’accepter. Certains naissent handicapĂ©s, d’autres naissent reflet de la vĂ©ritĂ©. C’est ce que tu dois accepter. Plus tu reconnaĂźtras ça en toi, moins tu souffriras de ce qui en dĂ©coule. Ce filtre, ce paramĂštre, rend tes relations amoureuses plus compliquĂ©es, plus intenses, surtout si tu cherches Ă t’en protĂ©ger. Parce qu’avec toi, l’autre ne peut pas ĂȘtre Ă moitiĂ©, il est toujours, et Ă chaque instant, face Ă lui-mĂȘme, et mĂȘme Ă ce qu’il ne veut pas regarder. Avec toi, il ne peut pas passer Ă cotĂ©.
Tu lui reproches de ne pas ĂȘtre « assez » prĂ©sent, impliquĂ©, aimant… mais te rends tu compte de l’implication que demande de se regarder en face ?! Celui qui est avec toi, t’aime, sache-le, sois-en sure. Seul l’amour sait aider Ă rester face Ă soi, mĂȘme quand ça fait mal. Seulement toi, tu as peur de ce qu’on te renvoie, et tu fais l’erreur de t’identifier Ă ce miroir que l’autre voit. Alors tu te dĂ©centres, tu te trompes, tu n’es plus alignĂ© Ă toi, ni Ă l’autre. C’est lui que l’autre voit.
Si tu reconnais que c’est de lui qu’il te parle, tu saurais l’accompagner de façon juste. Si tu te reconnais dans le miroir qu’il te renvoie, tu te blesses toi-mĂȘme, et tu finis par en vouloir Ă l’autre de ce qui vit en lui. Alors tu veux le changer parce que cette image qu’on te renvoie te fait trop mal. Mais c’est toi qui a dĂ©cidĂ© de prendre cette image qui n’est pas Ă toi. Tu es toujours la mĂȘme, peu importe ce qu’on te renvoie. Apprends Ă te dĂ©tacher de ces reflets. Les autres parlent d’eux, quand ils parlent de toi.
Certains le savent, d’autres non, mais toi tu dois intĂ©grer cette donnĂ©e en toi. Et c’est seulement en lâintĂ©grant, que tu sauras trouver le positionnement juste. Le positionnement oĂč tu ne seras pas en rĂ©action face Ă la blessure de l’autre. Ni en victimisation parce que tu dĂ©cides de te blesser avec sa blessure. Sa blessure lui appartient. Si tu dĂ©cides de prendre sa blessure pour tâĂ©corcher avec, tu ne peux plus aider personne. Ni toi, ni l’autre. Reste forte, stable, centrĂ©e sur toi. L’autre te parle de sa blessure. Accueille-la , comprends-la, observe-la. Prends-la dans tes mains pour la toucher dĂ©licatement. Entoure-la de tes bras pour la consoler. Embrasse-la de tes lĂšvres pour lui montrer ton soutien.
LĂ est tout ton art de soigneuse. Entourer d’amour les blessures, savoir les consoler, les apaiser. Mais il ne t’es pas demander de les retourner contre toi, de te les approprier, de te blesser avec. Si tu en a moins, c’est parce que tu as guĂ©ri les tiennes. Il ne s’agit pas d’un tirage au sort que tu aurais gagnĂ©. C’est le rĂ©sultat d’un dur labeur. Ne gĂąche pas ces efforts dans la culpabilitĂ©. Tu dois apprendre Ă utiliser tes ressources maintenant. Oui, tu reconnais toutes ces blessures, mais ce ne sont pas les tiennes. Aujourd’hui ton rĂŽle est de les reconnaĂźtre chez l’autre, et de leur faire du bien en leur envoyant de l’amour. Ni plus, ni moins. Simplement envoyer de l’amour, le reste ne t’appartient pas.
Tu commences Ă suivre parfaitement ton chemin, la forme Ă©volue, mais le fond est juste. Cependant dans tes relations d’amour (amoureux, famille), tu n’as pas encore cette juste distance. Tu prends tout sur toi pour allĂ©ger l’autre. Tu t’encombres et tu n’aides personne en faisant cela. Tu dois apprendre Ă rester connectĂ©e Ă lâĂ©nergie d’amour, Ă voir la blessure qui s’exprime dans le miroir que l’on te renvoie, et Ă envoyer de l’amour Ă ce miroir, Ă cette blessure qui t’est renvoyĂ©e : parce que si il te la montre, c’est parce que l’autre sait que tu sauras lâaccueillir et la cajoler. Il ressent cela, alors il te l’envoie. Tout le monde (toi et l’autre) sâĂ©tonne que la guĂ©rison ne se fasse pas. Mais l’alignement manque encore. Quand tu resteras dans ton alignement Ă toi, centrĂ©e sur toi, tu sauras accueillir et « rĂ©parer » aussi ceux que tu aimes.
LĂ est le vĂ©ritable amour : savoir accueillir, aimer sans condition, reconnaĂźtre la blessure de l’autre, en prendre soin, la cajoler, tout en restant centrĂ© sur soi et en prenant soin de soi. La relation amoureuse que tu cherches est celle oĂč tu auras la confiance que l’autre fait la mĂȘme chose pour toi. Tu recherches un Ă©change, une mĂȘme Ă©nergie, une authenticitĂ© de cĆur plus qu’autre chose. Une personne qui saura accueillir tes blessures sans jugement, sans la prendre pour elle, rester ouverte Ă toi, t’accompagner dans ce que tu vis, pour t’aider Ă transformer, Ă transmuter.
LĂ rĂ©side le secret de l’amour vĂ©ritable : ĂȘtre pleinement soi, tout en accueillant l’autre dans son entiĂšretĂ©, dans sa force et dans sa vulnĂ©rabilitĂ©. Sans juger, refuser ou rejeter, ses parts qui pleurent, qui souffrent. Tout le monde a de tels parts qui vivent en soi, et inĂ©vitablement, avec ce que tu as en toi, l’autre te renverra forcement ces parts qui blessent, qui crient, qui appellent Ă l’aide avec force en virulence.
La blessure ne parle pas de l’amour que l’autre a ou non pour toi. Elle parle de la souffrance qu’il a en lui. Souvent tu mĂ©langes les deux, tu penses que l’expression de la blessure vient dire que l’amour est absent. Pourtant la blessure s’exprime, se dit, se vit, parce que l’amour et la confiance est lĂ . Tu as ça en toi, les autres se sentent en confiance pour vivre leur blessure avec toi. Mais cela n’est pas toujours confortable pour toi, car tu ne l’as pas mis en conscience.
Je comprends mieux ce qui se joue dans mes relations. Mais j’ai du mal Ă savoir comment on sait quand la relation doit sâarrĂȘter, quand on sait que ce n’est plus favorable de partager la relation et ses blessures ?
Il n’y a jamais de « il faut, il doit ». Tu veux contrĂŽler le cours de choses parce que tu as peur de souffrir et de te tromper. Mais mĂȘme si tu ne fais rien, les choses se font d’elles-mĂȘmes, naturellement.
LâexpĂ©rience sâarrĂȘte pour 2 raisons :
-
si tu te reconnais dans la blessure qu’on te renvoie et que tu l’enlises, te fais souffrir dans la blessure de l’autre
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si l’autre ne veut plus voir sa blessure
Quand l’autre te rejette, c’est que la blessure le fait trop souffrir, alors il doit sâĂ©loigner de toi pour apaiser cette douleur. Tu n’y peux rien, c’est ça que tu fais : raviver pour soigner. Mais si tu te reconnais dans la blessure, tu ne peux plus soigner, alors l’autre se retrouve face Ă une blessure active, qui blesse, sans savoir quoi en faire, et avec en plus la culpabilitĂ© de te faire mal avec cette blessure dont il ne fait que faire. Alors la sĂ©paration semble la seule issue pour toi : pour ne plus souffrir de ta blessure et ne plus souffrir de la blessure de l’autre.
Le jour oĂč tu comprendras ton rĂŽle, ton action, le jour oĂč tu l’accepteras sans jugement dessus,tu sauras trouver de la compassion et de l’empathie pour ce que vis l’autre Ă ton contact, et tu sauras l’accompagner au mieux dans son vĂ©cu, dans la transmutation de ses blessures… sans lui en vouloir dâĂȘtre blessĂ© ou du miroir qu’il t’envoie.
Tu es un guĂ©risseuse, et quand on est guĂ©risseuse, ça ne sâarrĂȘte pas Ă la porte de notre cabinet ou de nos relations amicales. Tu permets la libĂ©ration des blessures partout et Ă chaque instant, tu permets leur expression dans l’Ă©tat oĂč elles ont Ă©tĂ© laissĂ©es, et tu permets leur transmutation par ta prĂ©sence et ta force d’amour. Tu n’as rien d’autre Ă faire qu’a ĂȘtre lĂ , Ă accueillir, sans juger, ni prendre pour toi. Tout ton « travail » rĂ©side dans la prĂ©sence et le dĂ©tachement. A apprendre Ă te recentrer, Ă remettre tous tes bouts en toi pour renforcer la confiance en toi, l’estime de toi, ta stabilitĂ© intĂ©rieure, Ă ancrer tes pieds au sol, Ă assumer ta mission, ne plus douter et accepter ce qui est, sans douter. LĂ est ton action.
Pour ce qui est des relations amoureuses, si tu es dans le juste positionnement, tu n’as qu’Ă suivre ton Ă©lan d’amour, il te guidera oĂč tu dois aller, et tu verras ensuite si l’autre se sent prĂȘt (ou non) Ă vivre une telle relation, oĂč il sera autant secouĂ©, remuĂ©, qu’aimer et cajolĂ©. Suis juste ton envie d’aimer, et accepte l’autre tel qu’il est, avec son envie d’avancer et son envie de reculer. Accepte vraiment, arrĂȘte de courir aprĂšs celui qui fuit, et arrĂȘte dâinsister auprĂšs de celui qui veut ne pas regarder ses blessures en face.
Tu ne peux rien faire pour celui lĂ , tu ne peux aider que celui qui est dĂ©jĂ dans cette volontĂ©. Tu dois avoir conscience de ton action, et ne plus chercher à « faire » la thĂ©rapeute, en te sentant responsable ou coupable du rĂ©sultat, du bien-ĂȘtre ou du mal-ĂȘtre de l’autre. Tu sauras simplement que quoiqu’il arrive, c’est le processus qui se passe Ă ton contact.Il te faut par contre une personne Ă la hauteur et en volontĂ© d’expansion, pour rĂ©ussir Ă tenir lâintensitĂ© de cette relation. Il sera entourĂ© d’amour et Ă la fois dĂ©stabilisĂ© par ce que cette amour va rĂ©vĂ©ler de lui. Accepte ta mission et tes relations changeront.