Détruire, c’est aussi créer.

Créer c’est aussi avoir le courage de traverser son chaos, d’oser le laisser exister pour laisser la place au renouveau.

Comment te sens tu avec le chaos quand il est face à toi ? Quand il vient secouer tes bases, renverser tes repères, déconstruire tes fondations ?

Dans mon énergie qui ramène à intensifier son pouvoir de création dans un élan au plus proche de ses aspirations, il y ce chemin de déconstruction.

J’ai récemment réalisé, que quand arrive ce moment inévitable, ce moment où, après avoir analysé tous les désirs, il est temps de casser les murs pour en rebâtir, une part de moi se met à avoir peur et culpabiliser.

Mon cœur sait comme ce passage est salvateur : rentrer dans ses profondeurs, oublier qui on était, pour oser se réinventer… Pour en ressortir plus léger, plus vrai, prêt à s envoler. Tel un Phoenix qui renaît de ses cendres.

Mais ce moment là, ce moment où je vois le mon intérieur de l’autre s’écrouler, ce moment où je vois l’autre perdue, ce moment où il a lâché les illusions qui le maintenaient, je me mets à culpabiliser et à avoir peur de ne plus être aimée, d’être vu comme la responsable du chaos qui apparaît, d’être celle qui vient des construire l’ordre qu’il s’était créé.

Ce chaos, moi je le connais, à chaque moment de ma vie, il est venu m’accompagner, comme un vieil ami que je ne pouvais oublier. Ce chaos là, j en avais honte, je le rejetais, je faisais tout pour le faire s’en aller, pour l’éviter et j en voulais a ceux qui semblait l’amener. Ce chaos, c’était ma honte que je voulais cacher.

Pourquoi ma vie est une succession de chaos alors que d’autres vies semblent si calmes et si paisibles ? Pourquoi moi, c’est cette énergie qui revient sans cesse à moi ? J’avais parfois de la haine pour celui qui le véhiculait.

Comme si par la faute de l’autre, je n arrivais pas à matérialiser la sérénité que je voulais créer.

Il y a ceux qui ont appris à s’étouffer dans une apparente sérénité, parce que c’est le modèle qu’ils ont vu, faire de son mieux, ne rien dire, se faire discret, faire plaisir, prendre sur soi pour maintenir l apparente paix… Alors vient un jour l’ennui ou la colère refoulée.

Mais quand on a grandi dans le chaos, qu’est ce qu’il se passe ? Le schéma est le même, sauf qu’on a intégré le chaos, les cris, la violence étaient une normalité. Alors on l’accepte et à chaque coup de tonnerre, on reste paralysé. On reste en soi sans bouger, sans respirer, en attente que la tempête passe. A l’intérieur, on s’en veut toujours de l’avoir provoqué. On pense toujours que ce chaos, c’est nous qui l’avons créé.

Une part de moi a toujours lutté contre ce sentiment en moi, pour ma survie et pour mon estime de moi. Je luttais contre ces messages nocifs que je m’envoyais. Voir l’autre comme le responsable, le danger, l’exécrable, m’aidais à ne pas me détester, à ne pas me haire du chaos qu’en étant moi, qu’en me disant moi, je semblais initier.

Cette rage et cette folie reçue face à mes paroles, face à mes vérités prononcées, je l’ai vécu depuis mon plus jeune âge. Cet âge à partir duquel j’ai refusé de continuer à être objet. En retour, c’est de la violence, du jugement et du rejet qui m a été renvoyé. Si je voulais être aimé, je ne pouvais exister. Je devais me taire, accepter, me déposséder et m effacer.

Alors 2 mouvements en moi se sont toujours affronté : celui d accepter l’inacceptable pour être aimé, celui de répondre par ma colère pour me protéger et me reconstituer Voilà le chaos que ma vie matérialisait. Cette lutte intérieure de me sentir menacée par le simple fait d’être moi, comme si il ne fallait pas, comme si ça allait forcément énerver, faire du mal, déranger, et me mettre en danger.

Il y avait en moi cet endroit qui en avait peur et cet autre endroit qui défiait cette « loi » sans arrêt. Me prouver que peu importe l’opposition qui existait, j’avais le droit d’être moi, et de pleinement exister.

Alors ma vie est venue tout mettre en œuvre pour me libérer de cela, et me montrer que oui, même avec la pire des oppositions, rien n’y personne ne peut me retirer mon droit d exister.

Toucher cela m a permis de retrouver cette force en moi, cette conscience que je peux être en sérénité, car mon identité ne peut à aucun moment m’être retiré.

J’avais vécu jusque là avec un sentiment d’injustice. Pourquoi les autres avaient accès à cette sérénité que je mettais tout en œuvre pour créer ? En qu’en moi je commençais à trouver. Même la sérénité apparente à laquelle je ne croyais pas, je l enviais. J’avais l impression qu’un élément extérieur venait toujours m’en priver. Que j’étais impuissante face à ce qu’il se passait.

En fin de compte, seul vivre mes plus grandes peurs m a permis de transmute, et de trouver ma sérénité.

Est ce que ça te parle ça ? Cet endroit qui dit oui à qui tu es, et cet autre qui, pour une raison qui t appartient à toi, est aussi là pour l’étouffer ? Pour lui dire de ne pas se montrer, se dire ou exister ?

Il me semble que c’est ce qu’il se joue, à l’échelle intérieur quand les personnes viennent me voir en quête de leur identité et d’un projet plus proche de leur vérité.

Ils veulent recréer et il y a ce chaos à rencontrer et traverser.

Et cela peut bousculer ! Revenir au : qui je suis? Qu’est ce que je veux vraiment ? Peut déranger si notre stabilité prend racine dans ces fondations que l’on a posé.

Aujourd’hui, les personnes avec qui je travaille me le demandent, consciemment ou non. Et même pour moi, ma façon d’oser d y aller dépend encore trop souvent de la confiance que je vois dans l’autre, sa confiance en moi et sa confiance en sa capacité de traverser ce chaos.

Sans doute une part de moi se met à douter au moment où l’on y est, douter de réussir à l’accompagner vers sa sortie, douter que l’autre me fasse suffisamment confiance l’y amener. Il y a cette peur en moi de l’amener dans un endroit noir, et qu’il m’en veuille de le lui montrer, comme si c’était moi qui en le montrant ou en le disant, le faisant exister.

Dans ma vie personnelle, il me semble que j’ai aussi souvent amené cette énergie, celle de se rencontrer dans sa profondeur. Je pense que j’y ai amené chaque personne que j ai aimé. Comme un bouton à percer que je ne pouvais laisser.

Sauf que ni l’un ni l’autre n en avait conscience, alors je culpabilisais, j avais l impression d amener sans le vouloir dans un endroit dont ils avaient du mal à se dégager, et à cet endroit, je ne semblais pas être celle qui pouvait les y aider.

J’avais mal que malgré mon cœur d’aimer et d’aimer, je reproduisais ce schéma qu’à mon contact l autre se retrouvait dans cet endroit là, celui de sa vérité. J’avais mal aussi de me regarder et d’être regardée comme celle qui faisais mal par ce qu’elle faisait remonter.

C’est sans doute ici, à force de vouloir aider et ne pas y arriver malgré tous mes efforts, que j ai décidé d’aller apprendre à « mieux » aider en allant rencontrer ma vérité à moi. Qu’est ce que cachait ce sombre en moi que l’autre me renvoyait ?

Comment ne plus me sentir menacée par ce noir et celui de l’autre ? Il me semblait qu’ici, dans cette grotte, des trésors étaient à trouver.

J’ai pu moi aussi vivre la difficulté de faire confiance pour y aller, la difficulté de me laisser guider, la difficulté à complètement plonger. Et inconsciemment je crois que cette résistance à y aller perdurait.

Face aux thérapeutes, il y avait toujours un élément qui, à un moment, me retenait de vraiment plonger. A un moment où on devait s’approcher trop prêt d’un endroit où je n avais pas envie d’aller, ou peut être aussi l’autre avait peur d’aller.

Toutes peurs ont continué à me suivre, même avec ceux qui m’ont demandé de les accompagner. J’observe toujours attentivement jusqu’où ils me semblent capables d’aller.

Peut être est ce respectueux, peut être n’est ce pas les aider ? Plus je sens qu’ils ont confiance en moi et dans leur capacités, plus j’ose y aller, aller au cœur pour mieux se libérer. Cet endroit là, j’observe que je le vis encore comme contracté en moi, avec une pointe de culpabilité.

As tu déjà senti cela, cette peur faire du mal en allant voir un endroit inconfortable pour aider l’autre à le dépasser ?

Il arrive même que voyant l’autre perdue, sans repère, j ai eu envie de tout laisser tomber. Ce doute de : le voulait il vraiment ? Ne voulait il pas juste aller mieux ?

Mais sans doute mon énergie va jusque là, déconstruire pour reconstruire sur des bases plus alignés. Pas juste repeindre ou changer la déco.

J’ai encore parfois cette voix en moi qui a peur de faire du mal, d’être méchante, mauvaise, qui aimerait mieux amener directement dans le beau et le léger.
Sauf que mon énergie t’amène d’abord ici dans cet endroit où toutes les illusions vont tomber.

Moi, c’est la vie qui m’a forcé, et qui m a aidé à le traverser, ce chaos que je n’avais jamais voulu embrasser, car il me semblait trop laid.

Aujourd’hui je réalise comme, grâce à lui, j ai pu me libérer des charges que je portais.

Rencontrer ta noirceur, traverser son chaos est le premier pas vers ton envol.. Pour enfin te sentir léger, libre d’être toi (sans lutter contre quoi que ce soit)… Et libre de tout créer.

Oui, créer, récupérer son pouvoir de création, de décision, récupérer sa puissance et son essence demande aussi de traverser son chaos. D’oser remuer ses bases pour les questionner, et les réinventer.

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