En ce moment, je suis perdue, encore.

Moi qui prône l authenticité, je vois que c’est dur à accepter de traverser… et de ne pas lutter !

Accepter de ne plus savoir, que tout se déconstruire, sans que rien d’autre à côté ne soit clairement défini.

Accepter de sauter dans le vide, même si la destination n’est pas encore tracée.

Ce sentiment je l’ai déjà souvent traversé. Sûrement que j’attendais ce jour où enfin je n’aurai plus à le rencontrer : l’oublier, et avoir enfin une vision claire et définie d’où je vais.

Et si mon chemin à moi c’était de sans cesse me transformer ? Sans cesse me réinventer ?

Oh oui, j aspire à cette stabilité, à cette vie intérieure posée, déterminée.

Trop de vie et d’envies en moi. Chaque chose posée ne rêve que de se transformer, de se réinventer sous d’autres traits.

Comme si il fallait goûter tous les possibles. Voir chaque espace qui n’a pas été exploré.

Mais cette fois, rien en face. Juste des envies qui s’éteignent, et rien d’autre en face qui renaît.

J’ai l’impression de revenir à zéro, d’être encore en train de me poser 3000 questions pour ne rien trouver, et à la fois je sais que c est mon processus qui se fait.

Mon processus d accouchement à moi 😅 cet été j’avais l impression d’accoucher de moi, et cette fois je sens qu’il s’agit d’accoucher de mon projet !

Dans cet accouchement qui se fait, j ai envie de jeter l’éponge, de dire : c’est bon j’arrête de jouer, j’en ai marre, je n’y arriverai jamais.
Trop de pensées tournent dans ma tête, et je sens fort l’envie de lâcher, d’abandonner.

Alors j écoute et je m’autorise parfois à lâcher, quelques instants, quelques secondes, quelques heures. A oublier toutes pensées.

Accepter de lâcher, de ne pas lutter contre ce qui se passe en moi.

Pourquoi est ce si dur de ne pas contrôler ? Pourquoi tant chercher à réinitier le mouvement, quand il n’aspire qu’à se poser ?

Je sens qu’il s agit d apprendre à m’aimer et m’accepter dans tous ces mouvements qui en moi se créent.

Accepter de les vivre, de les traverser, de ne pas toujours pouvoir les contrôler comme je l’aimerais.

Simplement regarder ce qui est vivant là. Voir où ça ne l’ai pas, plus.

Comprendre ce qui se passe, ce qu’il s’est passé. Ou simplement accepter.

Remettre avant toute chose de la paix dans ce que je vis. Me poser là maintenant, même si je ne comprends pas pourquoi, ni ce qui se joue en moi.

Accepter que c’est simplement ce que je vis là, et que je suis parfaite comme ça, tout autant dans cette « histoire » là que quand je suis pleine de vie et plein d entrain.

Je suis simplement moi : ce moi qui fait l’expérience d’apprendre à m’aimer même comme ça, même dans cette énergie d’être perdue.

Savoir que je suis moi, sans savoir ce que j’ai envie de faire à partir ça. 

Et si avant de chercher à en faire quelque chose, j’apprenais juste à d abord le vivre pour moi ?

De maman dévouée… J’ai eu le besoin de trouver qui j’étais.

Pour me trouver, j’ai eu envie de trouver ce que j’avais envie de partager.

J’y ai en effet trouvé d’autres faces qu’il me semblait me manquait.

Maintenant que j’ai tous mes bouts, je cherche à les rassembler.

Avec tout ça, je ne sais plus ce que j’ai envie de partager, ni même parfois si j’ai envie de partager.

Et si je commençais par vivre tout ça, juste pour moi ?

A revenir à cet essentiel dont je m’étais détournée pour réussir à me trouver ?

Revenir à ma famille, aux miens, à moi, sans rien me demander.

Je ne sais même plus ce que j’étais partie chercher. Est-ce que je n’avais pas simplement cherché à m’évader ?

Bref, j’en reviens au point de départ.

Je suis là, face à moi, à mes forces et mes difficultés, qui peut être n’ont pas changé.

Dans le fond, je reste moi, mais sans aucun doute, je me reconnais mieux.

J’arrive mieux à m’entendre, à me comprendre, à vivre et suivre ce qui vit là en moi.

Il y a moins de décalage entre l’intérieur et l’extérieur, c est un fait.

Mais je reste moi, et dans le fond, c’est rassurant de voir que je ne me suis jamais vraiment perdue 🙏

Tout ça pour dire que je sens que je n’ai rien à faire, juste à avoir le courage de lâcher, de m’autoriser à abandonner, à arrêter de vouloir sauver les meubles, à laisser tout se dé-créer pour laisser la place à une autre réalité encore voilée…

Et quel défi à relever !

 

Liz Perret