Aujourd’hui, je sentais mon corps se libérer. Mes prises de conscience inconsciemment se transmutaient.

Je le sentais.

Oui cette intimitĂ©, ce droit d’avoir un espace Ă  moi, qu’il soit intĂ©rieur ou extĂ©rieur, je ne l’ai jamais goĂ»tĂ©, et pour de nombreuses raisons je me le suis rarement autorisĂ©.

Comme si ce moi par nature Ă©tait vouĂ© Ă  se donner aux autres, Ă  se consacrer, Ă  s’ouvrir en virginitĂ©.

C’est Ă©trange que ce mot me vienne, et Ă  la fois ça me parle. C est comme si peu importe ce qu’il arrivait, je gardais cette mĂŞme naĂŻvetĂ© Ă  me partager.

Parce que j avais envie de rĂŞver, parce qu’une part de moi pensait que c’était ça, ma rĂ©alitĂ©. J’Ă©cris comme ça vient, sans rĂ©flĂ©chir, voilĂ  donc ce qui en moi est racontĂ©.

Aujourd’hui je me suis autorisée à prendre ce temps de ressentir.

Le temps d’un instant, j’ai arrĂŞtĂ© d’essayer de comprendre avec ma tĂŞte ou dans des codes extĂ©rieurs intĂ©riorisĂ©s.

J’ai juste pris le temps de simplement Sentir en moi oĂą ma justesse est.

Où se situe la limite de mon intimité ? Voilà ce qu’aujourd’hui, je suis allée rencontrer.

J ai observĂ© mes partages, l’Ă©volution qui s’est faite du privĂ© au pro, sans qu’aucune limite ne soit mise entre l’un et l’autre, reflĂ©tant aussi ma difficultĂ© Ă  me dĂ©finir.

OĂą commence l’un et oĂą finit l’autre, puisque de chaque cĂ´tĂ©, c’est moi qui est partagĂ©e ?

Sauf que non, il n’y a pas que moi. Et bizarrement, c’est cette conscience de l’autre, de ma fille et de sa limite posĂ©e Ă  faire respecter SON intimitĂ©, qui m’amène moi aussi Ă  me questionner sur cet endroit jusque lĂ  peu habitĂ©.

J ai pris ce temps de pause, d’observation intĂ©rieure, de ressenti. J’ai compris, non que je m Ă©tais «trompĂ©e », parce que j’ai Ă©tĂ© fidèle Ă  qui j’Ă©tais et Ă  la conscience que j’en avais, mais plutĂ´t qu’aujourd’hui j’ai besoin de me positionner.

Me positionner pour mieux me dĂ©finir et Ă©voluer. Utiliser cette opportunitĂ© pour aller toucher ce qui en moi avait Ă©tĂ© compris, regardĂ©… Mais pour autant, sans encore oser s’exprimer, ou se matĂ©rialiser.

Parce que oui, Ă  pleins d endroits dĂ©jĂ , ce manque de limite et cette non-conscience de mon intimitĂ©, je l’avais dĂ©jĂ  rencontrĂ©e, observĂ©e, saisie, mais pas encore transmutĂ©e. Il fallait le temps, l’occasion, pour que cela devienne enfin concret.

J ai alors pris le temps de me questionner, sur quoi sortir, et quoi garder. Comme si Ă  cette endroit aussi l’Ă©nergie de rangement et de tri qui me tient Ă  cĹ“ur voulait s’insinuer.

Je sens comme tout commence à être bien épuré. Le vide est fait. Ça me laisse dans un état assez indicible. La place est faite. Mais qu’il y aura t-il après ?

En faisant mon tri intĂ©rieur, j ai senti que tout Ă©tait encore totalement Ă  rĂ©inventer. J’accepte ce besoin de vider tout ce qui Ă©tait.

Laisser partir, abandonner, sans Ă  rien m’accrocher, pour que quand le moment sera venu, un renouveau joyeux, lumineux, heureux, vienne se dessiner.

Je laisse se dissoudre tout ce qui a besoin de l’ĂŞtre. J accepte cet Ă©tat d’ĂŞtre qui ne demande qu’à se dire, sans savoir pourquoi il le fait.

 

Liz Perret