Je suis triste, triste, triste.
Depuis quelques jours, il y a cette tristesse en moi, cette tristesse au goût de déprime que je connais bien.
Je me demande à chaque fois pourquoi elle revient.
Ce matin, je décide de me poser avec elle, avec cette tristesse là.
À vrai dire, quand elle est là, je viens souvent me dire : non encore elle… Mais elle ne me lâchera jamais ??!
Elle me rappelle quand j’étais maman de 2 bébés et que je me sentais vide d’exister.
Elle me rappelle les fois où je me sentais seule à en crever, seule avec un immense besoin d’être touchée.
Affamée d’être touchée dans mon cœur, seule envahie par mon vide, avide d’être prise dans les bras, rassurée, accueillie dans ce que je vivais… Sans pour autant réussir à m’autoriser à lâcher.
Retenue par une insécurité dont je n’arrivais pas à me décoller.
L’envie de m’abandonner, et aller expérimenter les extrêmes de l’intensité pour m’y autoriser.
Expérimenter la douleur, l’abandon à cet endroit là, puisque je n’y arrivais pas dans la douceur. Oui, même là, je m’y sentais plus en sécurité.
Cette tristesse là, j’ai souvent appris à ne pas la montrer.
J’ai grandi dans une famille dans laquelle la colère de la femme était plus belle à montrer.
Mieux vaut être la guerrière, que celle qui est chassée.
La déprime était pourtant toujours là, niée.
Cette difficulté de la femme à lâcher, à s’abandonner, comme un animal sauvage qui avait appris qu’il fallait toujours se méfier.
La tristesse dessous peut être de ne pas se laisser aimer, de ne pas se laisser être aimée, et le sentiment d’être coupée de ce qu’elle a le plus envie de partager.
Ah là j’entrevois un message.
Il y a cette dispute avec ma fille, et ces limites posées. Cette distance pour me protéger vient me rappeler la tristesse de ne pas vivre ce que j’avais rêvé.
Cette relation mère-fille que j’avais tant espéré vivre et créer. Une époque qui semble résolument terminée. Il y a ce deuil d’un idéal, ce deuil d’être ta mère car oui je te vois fermer la clé.
J’accueille cette tristesse immense de me sentir rejetée, de voir mon amour mis de côté. J’accueille ma colère, mon indignation et ma décision de me protéger. J’accueille ma révolte de devoir me protéger d’une des personnes que j’ai le plus aimé. J’accueille que mon cœur se ferme devant toi et devant cette réalité. J’accueille la tristesse de me sentir impuissante face à cette réalité. J’accueille que je suis allée au bout de ce que je pouvais supporter.
Donc alors, belle émotion, douce tristesse, me voilà. je suis là.
Que veux tu me dire toi ?
Que viens tu dire de moi, de ma vie, de ma réalité ?
Qu’as tu envie que je vienne reconnaître et regarder ?
Je te parle de ta joie qui est bien là et que tu ne vas pas regarder.
Regarde comme tu aimes la vie, ta vie.
Regarde comme elle te plaît.
Pourquoi chercher sans arrêt à l’améliorer, à la détruire, à la changer ?
Comme si elle n’était jamais assez ?
Qu’as tu encore à prouver ?
Et si tu lâchais tes comparaisons, les attentes que tu as sur toi posées ?
Avec ce regard intérieur, comment être fière de ce que tu as déjà créé ?
Tu aimes ta vie, alors vie là.
Profite en. Pose cette pression inutile.
Tu es en sécurité.
Tu t’insécurises toi même pour créer une factice sécurité.
Parce que c’est comme ça que ton corps a appris à se sécuriser.
Laisse le dire sa terreur dans la sécurité, laisse le hurler, crier, se débattre mais ne laisse pas diriger.
C’est une programmation à désactiver.
Laisse la s’exprimer et d’elle-même se déprogrammer.
Laisse passer ces peurs, sans t’y accrocher.
Oui, ta vie n’est pas le rêve de princesse qu’enfant tu t’es fait.
Oui, il y a des choses que tu aimerais changer.
Mais ne te perds tu pas dans un rêve de conte de fée ?
Quand tu penses à ce moment où tu étais seule avec tes enfants, regarde le chemin immense que tu as fais !
Même quand tu retouches cette émotion, tu n’es pas celle que tu étais.
Tu vois dans cette région que tu as « du » retrouver, le reflet de cette femme que tu as été.
Tu veux fuire pour ne pas te rappeler, pour ne pas qu’elle te rattrape, qu’elle vienne te hanter.
Mais comment cette femme pourrait elle t’inspirer ? Devenir celle que tu as envie d’aider, comme celle qui vient te guider ?
Les endroits qui souffrent ne sont pas là pour t’embêter, mais pour t’aider à te relier.
Te relier à ceux que tu peux aider, et à la partie de toi qui demande à être regardée.
Tu n’es pas seule, tu le sais.
Tu connais ton besoin de vivre, de sortir de chez toi, de rencontrer…
Comment en prendre pleinement la responsabilité ?
Comment pourrais tu oser entreprendre « en vrai »?
Entreprendre dans la vraie vie, pas par écrans interposés.
Ça t’a sécurisé, aidé à avancer mais aujourd’hui tu sens ce besoin de nourrir ta vie dans le vrai.
Mais oui, ça tu le sais, te voilà bien hors de ta zone de confort !!
Et si tu es triste, c’est de ne pas oser.
Tu pourras toujours te créer des excuses de ne pas le faire… Mais la tristesse sera toujours là à te rappeler ce que tu viens toi même abandonner.
Il est temps que tu apprennes à oser… encore !
Oui, ça va te mettre face à ta peur du rejet, et de le vivre sans filtre virtuel, dans le vrai.
Et à la fois, sans risque, comment toucher ce sentiment d’exister ?
Tu as ce besoin de te mettre encore plus en danger pour te sentir exister.
Tu cherches dans ta vie mais c’est ailleurs que c’est à chercher.
Pour certains ce que tu fais toi, c’est hors confort, mais toi tu y es en sécurité.
Tu as besoin d aller plus loin, d’encore oser.
Oser le groupe aussi, parce que c’est ça qui te motive, qui te donne une raison d’oeuvrer.
Cette énergie de communauté.
Tu partages seule, t’enregistres devant ton téléphone car c’est ta sécurité.
Comment créer plus de contact avec l’extérieur, plus d’échanges directs, émotionnels, vrais, même depuis la chaleur de ton foyer ?
Il y a quelque chose de vide qui a besoin d’être nourri.
La dimension collective, le groupe, pourrait en être une clé.
Créer ensemble, inventer, sentir l’énergie circuler, se partager « en vrai », oser dire ses vérités.
Il y a ta peur de prendre le lead, de proposer et d’être rejetée.
Mais comment être vraiment nourrie si tu n’oses pas ce que tu as envie de créer ?
Tu as d’abord besoin de plonger en toi, de regarder, et t’autoriser.
Offrir au monde ce qui t’as touché.
Ecouter si cela vient ou non les toucher.
Sortir de l’ ego, comme si c’était toi qui était jugée.
Regarde comme se libérer de la peur du rejet pourrait t’aider, d’empuissancer.
Accueillir cette peur, lui dire OK, tu peux être là, je continue à avancer.
Juste s’accueillir quand elle est là mais ne plus la laisser décider.
Tu es triste de ton impuissance, celle que tu t’es imposée.
Ta vie est déjà celle que tu voulais.
Ce que tu veux changer va bientôt arriver, tu le sais.
Piétiner n’y changera rien.
Tu as juste besoin de patienter, de vivre ce présent avec gratitude et humilité.
L’humilité de devoir patienter, d’aller au rythme de ta réalité.
L’humilité de vivre chaque moment dans ce qu’il a à t’enseigner.
Pour le reste, ose tes rêves, ose les matérialiser.
Tu as choisi cette vie où tu peux tout oser, tout créer.
N’ai pas peur de l’échec.
Continue à avancer, continue à grandir chaque jour.
À chaque fois tu apprends, à chaque fois tu t’enrichis de ce que tu peux partager.
Tu es ta voix de transformation, celle que tu aimes tant partager ✨
Merci tristesse de venir me guider, m’enseigner.
Je sais comment accueillir mes émotions et à chaque fois ce que j’ai à traverser.
Elles sont mes guides, mes éclaireuses, mes messagères de l’univers.
Avant je voulais écouter ailleurs, mais je réalise qu’elles sont là mes conseillères, tout prêt de moi, dans mon cœur.
J’apprends chaque jour à mieux les écouter.
Elles me parlent de moi, à moi, pour moi, mais si je les partage c’est parce que je me dis que peut-être qu’elles sauront aussi éclairer certaines parts de toi, certaines parts qui ont envie d’être regardées, touchées.
On veut souvent libérer, mais il s’agit souvent d’éclairer, d’ouvrir notre cœur à notre vérité. D’y mettre de la douceur, et d’écouter.
C’est ça aussi que j’aime offrir et créer, cet espace d’accueil de soi infini qui permet de rencontrer notre vérité.
Une fois accueillie, finalement cette tristesse ne me fait plus tellement peur. Elle est mon amie, et si je l’écoute elle saura chaque fois m’aider à y voir plus clair dans ma vie 🙏 je n’ai rien d autre à faire, et je n’ai besoin de personne pour m’aider à m’en libérer. J’ai juste m’asseoir avec elle et l’écouter, la laisser m’enseigner.
Liz Perret
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