Les petites choses de la vie qui ravivent ma haine…. Oui, la haine.

Souvent, on me demande : « mais tu t’énerves toi des fois ? Tu as l’air tellement douce et calme. »

J’ai envie de te parler de cet espace là, fraîchement ravivé.

Oui, je m’énerve. Parfois même, la colère est tellement forte que je touche cet espace de moi qui ne va pas plus loin que : je voudrais qu’il meurt.

Dans cet espace, je me sens tellement impuissante, révoltée, sidérée, outragée, que seule sa disparition semblerait la fin de mon calcaire.

Il y a des personnes qui savent comment appuyer sur nos déclencheurs. Et je peux reconnaître comme mon déclencheur est relié à mon ego, à celui de ma dignité.
D’un simple message, hier j’ai retouché à cet espace indigné.

Qu’est ce qui déclenche ma colère ? Les réponses sans appel, sous forme d’ordre, sans douceur, sans rondeur, sans considération.

Là en moi ça hurle, ça crie, ça se défend ! Je touche ma révolte et mon sentiment d’injustice.

j’ai envie de taper, et de hurler à l’irrespect !
Euh… Du coup, là, comment je réagis ?

À ce moment là, c’est tellement fort instantanément, que je ne retiens rien. Juste, je me défends. Je parle des conditions non respectées, des efforts nécessaires à faire des 2 cotés…

Nouveau message : nouvelle réponse sans appel, ponctué de chantage.

Deuxième cran atteint ! La colère est tellement forte que j’ai l impression d’imploser. J’ai envie de hurler au monde ma révolte. Là c’est une bombe en moi qui est là et que j’ai envie de lancer.

Le mot colère n’est pas assez fort pour dire ce que je ressens. Tout s’entrechoque en moi : comment est ce que je peux vivre cette situation ? Comment lui a t on donné ce pouvoir là après tout ce qu’il a fait ?

Comment est ce possible que je sois coincée dans du chantage permanent ? Ma seule issue d’arrangement est elle de toujours me plier ?

Là, je suis révoltée. Là je suis en colère contre la société, la justice, les inégalités, le manque de conscience sur la violence faite aux femmes. Là c’est tout ces « eux » qui ne m’ont pas pris au sérieux que j’ai envie de bombarder.

Oui ça vient profondément toucher mon ego, mon intégrité. J’ai l’impression que la seule chose qui m’empêche de basculer dans une colère extériorisée, C’est cette position d’impuissance qui me dit que plus je me révolte, plus je me fais écraser.

Cet espace là comprend que certains un jour passent le pas de l’inacceptable.
Les situations extérieures sont vécues avec tellement de violence parfois qu’on se sait plus comment retrouver notre intégrité.
Quoi faire de cette colère ? Je ne sais pas encore. Pour hier, je n’ai su que la pleurer.

J’ai souvent essayé de l’apaiser, de l’exprimer, de l écrire, de la danser, de la dessiner, de lui donner une forme, de la dire, de la revendiquer, de la taire ou de la consoler…
J’ai aussi cherché à faire valoir mes droits, à demander de l’aide… Mais rien n’a marché, ni à l’extérieur, ni à l’intérieur, à chaque fois, elle est toujours autant ravivée.

Je finissais par être en colère contre ceux qui me disaient qu’il reflétait mon manque d amour de moi. Je me jugeais que peut être ce manque d amour venait de cette tendance à me taire et me résigner. Mais quand j’allais dans le sens inverse, tout empirait. Alors le temps de quelques mois, j’ai accepté d avoir perdu et je suis restée sans bouger à observer.

Aujourd’hui, j’ ai l impression que ma seule issue est de jouer le jeu, d’offrir à l’autre son illusion de supériorité.

Mais « aaaaah » !! Mon cœur est en train de se révolter, de dire : « non mais comment se laisser à ce point écraser et humilier ??! »

Je suis face à mon ego écorché. Celui qui a du mal à accepter que ma seule posture possible soit me taire et accepter, et que le seul arrangement possible est celui d’être lésée.

Ma pensée associée : il cherche à me soumettre, à montrer que c’est lui le maître du jeu et que les règles sont les siennes…

Il y a ses mots d’il y a 10 jours qui résonnent encore dans ma tête avec révolte : « Tu as oublié ?? Tu as perdu. Maintenant c’est comme je veux. Si tu veux ça, tu dois faire ce que je te dis. »

Là le volcan est instantanément rallumé. Je me raconte qu’il se délecte devant ce papier qui a validé ses mensonges énumérés.

Quand je repense à ce papier, j’ai envie de tout casser, oui je touche l’envie de tuer. En moi ça continue de s’entrechoquer : le choc de l’impuissance, de l’incompréhension, de l’indignation. Et l’envie de crier, hurler.

Quand je vais au bout de l’émotion, c’est l’envie de mourir qui est touchée. A quoi bon vivre cela ? Quel sens donner à cette injustice répétée ? Évidement, je n’ai aucune envie de mourir. Mais voilà l’émotion et la pensée que cela vient raviver.

Tout semble se résumer autour de ce mot : l’impuissance. Ce moment d’indignation, d’injustice où l’on semble n’avoir plus aucun pouvoir sur la situation. Comme si il ne restait qu’à se résigner.

Il semblerait que le seul pouvoir qu’il me reste est de prendre de la hauteur, de ne pas rentrer dans cette lutte qui s’active en moi. De ne pas répondre.

De laisser à l’autre son pouvoir illusoire. De le laisser se délecter de cette supériorité qu’il pense avoir, tout en regardant qu’au final, rien n’a marché et que tout s’est déjà rééquilibré.

Une part de moi hurle à l’injustice, demande réparation et protection, ne supporte pas que le mensonge et la malhonnêteté ai pu l’emporter. Le choc. Voilà d’où cette sensation est née. Comment est ce possible ? Comment est ce que cela peut arriver ? Comment être ce possible que l’abus ne soit pas décelé ?

Alors en moi ça se met à tourner pour trouver une issue.. Comment réussir à sortir de cette situation ? Quelle issue prendre quand je n’en vois aucune.

Je n’ai jamais cru que les choses pouvaient comme ça se passer. Mon côté bisounours sûrement qui a toujours cru que seul l amour et la vérité pouvaient l’emporter.

Mais la réalité est parfois autrement. J’ai encore du mal à reconnaître que dans le fond, mon courage et ma persévérance m’ont permis de dépasser l’horreur qui avait été créé.

J’ai encore de la difficulté à éprouver de la fierté pour cela, même si c’est aussi là en train d exister, d’émerger.

La honte des mots prononcés est encore trop forte et imprégnée. Comme la fille violée qui se sent coupable de ce qui lui ai arrivé. J’ai honte de ce que les autres peuvent penser, qu’ils puissent penser que c’est moi la coupable.

Voilà ce qui vient me paralyser. La peur d’être jugée et considérée pour ce que je ne suis pas. Comme si c’était pas ma faute. La peur de n’être jamais reconnue, cru et validée.

Aujourd’hui, j’ai retrouvé ce que j’avais l impression qu’on m’avait cruellement arraché. Ma famille, ma dignité. Et à la fois dès que ça vient se raviver, la haine n’est pas longue à pointer le bout de son nez.

Comment changer mon regard, et voir ma force dans le fait de ne pas rentrer dans le jeu de la guerre et de la révolte pour la justice, la liberté et l égalité ?

Là je vois que Jésus, vraiment, il avait une de ces forces qu’on ne peut pas imaginer !! Il faut un courage inouï pour passer par delà tout ça et continuer à avancer, connecté à sa puissance et à sa vérité.

Bref, pour moi, c’est vraiment difficile à traverser ! Mon ego se défend, il n’a pas du tout envie de se fragmenter. Il aimerait que quelqu’un vienne le sauver, tout en sachant que tout à déjà été essayé.

Accepter de perdre, de ne pas décider, accepter de se faire duper, flouer, tout en voyant consciemment cela se dérouler (avant j’en étais inconsciente mais aujourd’hui je gronde car je sais !) …

Tout ça, sans perdre mon sentiment de dignité intérieure. Se saisir de cette occasion pour y rencontrer la puissance que cela peut me procurer.

Voilà l’épreuve de vie qu’il semble m’être proposée… Mais qui est bien difficile de laisser me traverser !

Un jour, je serai sage… En attendant, je fais de mon mieux 🤣

Voici ma porte ouverte sur ma colère, sur cet espace qui crie, se révolte, s indigne quand les choses ne sont pas conforme à nos valeurs ou comme on le souhaiterait 🙏💞

La frustration est un chemin riche d apprentissages!! 😆