S’ouvrir Ă  l’amour.

J’intĂšgre chaque jour ces notions lĂ . C’est quoi l’amour ? Comment le vivre, l’incarner, le partager, le rayonner ?

Hier, j’arrive Ă  cette conscience : quand je me sens blessĂ©e, menacĂ©e, je ferme mon cƓur. Je pense Ă  me protĂ©ger en prioritĂ©.

De cette protection nĂ©e une rigiditĂ©, une colĂšre intĂ©rieure, un rejet de l’autre car je lui en veut de m’obliger Ă  ĂȘtre comme ça, dans cette rigiditĂ© lĂ . Je lui en veux de ne pas pouvoir ĂȘtre simplement moi, et en sĂ©curitĂ© avec ça.

Alors hier, alors que je conscientise cela, je réalise que dessous il y a mon besoin de vivre ma sensibilité. Car quand je me rigidifie pour me protéger, je me coupe mes émotions, de cette sensibilité.

Dans cet espace, l’autre je n’arrive plus Ă  l’aimer. Dans cet espace, mĂȘme moi je n’arrive plus Ă  m’aimer.

Je sens dans cette prise de conscience que depuis petite, c’est comme ça que j’ai grandi.
Dans ce manque de respiration lĂ , dans mes Ă©motions contenues qu’il ne fallait pas vivre ou montrer. Dans cet asphyxie intĂ©rieure qui m’empĂȘchait d’aimer et de me sentir aimĂ©e.

Comme si pour ĂȘtre ĂȘtre acceptĂ©e, il fallait que j’arrĂȘte de respirer, de vivre ces Ă©motions qui me permettent de me sentir reliĂ©e. Ceci gĂ©nĂ©rant une colĂšre elle aussi refoulĂ©e, un rejet des autres, et une tristesse profonde de ne pas me sentir vraiment aimĂ©e.

Peut ĂȘtre que j’ai appris Ă  faire ça, parce que c’est ça aussi que j’ai vu autour de moi. ArrĂȘter de ressentir, de respirer.

Alors, qu’est ce que je protĂšge dans cet espace lĂ  ? Ma vulnĂ©rabilitĂ©.

En grattant, j’ai senti la peur d’ĂȘtre rabaissĂ©e, jugĂ©e, moquĂ©e dans ma sensibilitĂ©. J’ai touchĂ© ce : « je dois me montrer forte pour ne pas me faire Ă©craser ».

Et aujourd’hui, je touche comme vouloir me montrer forte est la plus grande des violences que je me suis imposĂ©e.

Hier, j’ai touchĂ© cette vĂ©ritĂ© : « ma vulnĂ©rabilitĂ© est ma plus grande force » ✹

Je sentais en le disant que c’est de ma force intĂ©rieure que je trouve cette capacitĂ© Ă  la contacter. Pleurer me fait du bien, me permet de me relier Ă  moi, de faire partir de dont Je n’ai plus besoin, de traverser ce que je vis avec rĂ©silience et humilitĂ©.

J’avais sans doute cette peur que pleurer soit m’Ă©crouler, ou que l’autre le perçoive comme ça et qu’il puisse en profiter, ou de sentir le devoir de m’aider.

Mais hier, j’ai senti comme je m’Ă©tais trompĂ©e. J’ai senti comme, quand je m’autorise ma vulnĂ©rabilitĂ©, je suis pleinement dans ma force, celle qui me permet de restĂ©e reliĂ©e, Ă  moi et aux autres autour de moi.

Alors j’ai dĂ©cidĂ© que dĂ©sormais je me laisserai pleurer Ă  chaque fois que je le ressentirai. J’ai dĂ©cidĂ© de rester relier Ă  ma sensibilitĂ©.

Ça me fait penser Ă  un livre qui parle de garder son cƓur ouvert, disant que la seule chose qu’on a Ă  faire c’est de sentir quand notre cƓur veut se fermer, et de « juste » ne pas le faire.

J’ai dĂ©cidĂ© que je me laisserai avoir peur, ĂȘtre joyeuse, en colĂšre ou dĂ©goutĂ©e Ă  chaque fois que je serai connectĂ©e Ă  ces vĂ©ritĂ©s.
Simplement me laisser vivre ma vérité.

Elles ne vivent pas pour l’autre ces vĂ©ritĂ©s. Ma tristesse, ma peur, ma tristesse, ma joie sont lĂ  pour me guider Ă  moi, pour me permettre de rĂ©guler ce qui vit en moi.

Sans doute parfois ai-je voulu les rĂ©gler, car je les vivais tournĂ©es vers les autres. Elles leur demandaient, leur exigeaient, leur quĂ©mandaient…

J’ai appris Ă  les accueillir en moi, Ă  les Ă©couter en moi, mais je ne savais pas toujours comment les vivre avec l’autre dans l’instant prĂ©sent.

Je sens petit Ă  petit plus de douceur en moi s’installer aussi avec cela.

M’autoriser Ă  ressentir ma colĂšre, et dire : je ressens de la colĂšre en moi, je ne veux plus parler, j’ai besoin de vivre ça. M’autoriser Ă  la dire sans filtre quand l’autre se dit disponible Ă  l’Ă©tendre.

M’autoriser Ă  pleurer parce que c’est ce que je ressens dans l’instant. Pas des pleurs de « je suis triste, voilĂ  ce qu’il me fait, ce que tu me fais… ». Des pleurs juste pour moi, qui me font du bien, qui m’aident Ă  rĂ©guler. MĂȘme si c’est Ă  cĂŽtĂ© de l’autre, c’est par amour pour moi que je m’autorise Ă  pleurer, pour m’accompagner.

C’est drĂŽle comme j’ai l’impression que me laisser vivre mes Ă©motions avec l’autre, c’est aussi apprendre Ă  m’aimer.

J’ai l’impression que c’est aussi apprendre Ă  aimer. Je m’offre plus de sĂ©curitĂ© dans mes relations en Ă©tant encore plus vraie.

Je vois aussi ce que ça crée de différent.

Je vois comme me connecter au fait que ma vulnĂ©rabilitĂ© est ma force m’amĂšne Ă  me sentir plus alignĂ©e. Ça m’amĂšne aussi Ă  encore plus lĂącher, a encore moins chercher Ă  contrĂŽler.

J’ai l’impression que ça me permet encore plus de me connecter Ă  l’autre de l’autre car dans ce positionnement lĂ , je n’ai plus Ă  m’en protĂ©ger.

Sans doute qu’avant une part de moi lui en voulait, de me faire me couper de moi, de ces Ă©motions que je bloquait. J’attendais de les vivre aprĂšs, d’ĂȘtre seule pour les retrouver.
J’ai souvent vĂ©cu mes relations coupĂ©e, protĂ©gĂ©e en moi, de ce qui se vit lĂ .

Je réalise comme je me sens vide et morte quand je suis coupée de moi et de ma sensibilité.

Je rĂ©alise en me la rĂ©appropriant que j’ai souvent envie de pleurer 😅

Je rĂ©alise comme pleurer est pour moi une façon d’aimer et de m’aimer.

Je pleure parce que c’est beau, parce que je suis Ă©mue, touchĂ©e, parce que je me sens blessĂ©e … Je pleure pour tellement de choses đŸ€Ł Et une fois ces larmes coulĂ©es, je me sens tellement bien, apaisĂ©e, allĂ©gĂ©e.

Je realise que j’ai beaucoup refoulĂ©e ces larmes, et sans doute qu’il me faudra encore du temps pour toutes me les autoriser.

Je rĂ©alise que je les ai souvent retenu de peur d’Ă©tre jugĂ©e et aussi pour rassurer les autres, leur dire tout va bien, ne t’inquiĂšte pas.

Mais quand je m’empĂȘche de pleurer, je m’ empĂȘche aussi de m’aimer et de les aimer. Je me coupe de ma sensibilitĂ©. Je me sens morte, pas nourrie, en survie.

Je touche comme c’est en moi que tout ça se crĂ©e.

Alors voilĂ , j’ai dĂ©cidĂ© de m’autoriser Ă  pleurer autant que je le voudrai, de m’autoriser Ă  montrer et vivre avec les autres ma sensibilitĂ©. Je n’ai pas Ă  les rassurer. Je n’ai pas Ă  me protĂ©ger.

Je ne crains rien. Ma force est ma vulnérabilité.

Ça me fait penser Ă  ce qu’on appelle la muraille du cƓur. Comme si j’avais vĂ©cu avec cette muraille pour me protĂ©ger. Avec la peur de souffrir, si c’est comme ça qu’aux autres je me prĂ©sentais.

Quand je baisse cette muraille, ce que je ressens c’est beaucoup d’amour pour moi, pour les autres, pour la vie. Un sentiment de reliance Ă  tout, Ă  tous, un profond plaisir d’ĂȘtre en vie ✹

J’ai souvent laissĂ© aux autres, vu dans les autres, la responsabilitĂ© de l’abaisser.

Aujourd’hui je rĂ©alise que c’est en accueillant chacune de mes Ă©motions, que je peux vivre sans attendre que quelqu’un d’autre m’apporte la sĂ©curitĂ© dont j’ai besoin pour quelques instants la retirer.

Je vivais la porte fermĂ©e, et attendant que l’autre arrive Ă  l’abaisser, Ă  me rassurer.

Parce que j’avais peur de souffrir et d’aimer, parce que ma sĂ©curitĂ© n’Ă©tait pas ancrĂ©e.
Je sens en ce moment comme je connecte le fait que j’en ai moi mĂȘme la clĂ©. Que ma sĂ©curitĂ© est en moi, de moi en moi, dans ma confiance dans ma capacitĂ© Ă  ĂȘtre aimĂ©e, et dans le fait de laisser mes Ă©motions respirer : les laisser inspirer et expirer tout ce qui vient me traverser 🙏

Et si ce vide intĂ©rieur qui m’habitait n’avait Ă©tĂ© que le reflet de cette respiration coupĂ©e ? Et si il ne s’agissait que de laisser en moi la vie circuler pour m’en sentir comblĂ©e ?

Ne plus en avoir peur, la laisser me traverser, ne plus chercher Ă  contrĂŽler, ni me protĂ©ger ? Parce que je connais ma force, et ma capacitĂ© Ă  transcender tout ce qui viendra me traverser 💞

Et si l’accĂšs Ă  l’amour ne commençait qu’en soi ? Et si c’Ă©tait seulement en passant par ce chemin lĂ , qu’il pouvait pleinement s’ancrer en soi, et se partager sans attendre ni exiger ?
GoĂ»ter le plaisir d’ensemble le vibrer, dans nos authentiques vĂ©ritĂ©s 💞

Et si aimer c’Ă©tait simplement ĂȘtre soi, et s’autoriser Ă  vivre sa vĂ©ritĂ©. S’offrir l’occasion de s’aimer et de sentir vraiment aimĂ©, tel que l’on est ✹