On passe tellement de temps à imaginer ce que pourrait être notre vie si seulement… Si seulement nous avions fait un autre choix, pris un autre chemin.
J’ai récemment eu cet échange avec une amie, et cela m’a amené à une prise de conscience : on fantasme souvent les vies qu’on n’a pas eues. Elle me partageait qu’elle s’observe parfois idéaliser la maternité : ses joies, ses instants magiques, ce qu’elle pourrait lui apporter. Pourtant, c’est un engagement qu’elle n’a pas pris, et qui lui fait peur.
Elle me partageait notamment l’impact qu’à eu sur elle les témoignages de femmes sur le regret maternel. Ces femmes, ayant le courage de sortir du tabou, partagent le sentiment qu’elles ont de passer à côté d’une autre vie qu’elles auraient pu vivre, ou le regret de leur vie passée pleine d’aventures et de liberté.
De quoi née cette frustration ? Du rêve de la vie que l’on aurait pu avoir : une carrière brillante, des voyages extraordinaires, ou simplement une existence plus libre.
Et pourtant, quand je regarde autour de moi, je vois que, souvent, cette vie fantasmée est loin de la réalité. Les mamans n’ont pas toujours une vie plus terne que celles qui n’ont pas d’enfants, et les célibataires n’ont pas toujours une vie plus riche au quotidien.
C’est un peu comme sur les réseaux ! On fantasme l’image que les autres renvoient. On projète l’émotion positive qu’ils semblent vivre, et on se dit : si j’avais la même vie, moi aussi je ressentirais ça ! Alors on se met à regretter nos choix… et à donner nos sous à ceux qui nous vendent le secret de la vie rêvée. 😏
Chaque choix porte sa part de lumière et d’ombre
Je me suis mise alors à élargir ma réflexion au-delà de la maternité. En fin de compte, c’est partout pareil : chaque choix amène avec lui son lot de polarité positive et négative ! Regardons les différents aspects de nos vies :
- Être propriétaire : On fantasme la stabilité, la sécurité d’avoir « son chez soi », mais on oublie la galère des réparations coûteuses… ou on s’étonne quand elles arrivent !
- Être locataire : On apprécie la flexibilité, la liberté, mais c’est aussi la possibilité de perdre son logement et parfois l’attente interminable qu’un propriétaire répare un problème urgent.
- Être en couple : On rêve d’amour et de complicité, mais c’est aussi les compromis, la responsabilité partagée et les moments de tensions.
- Être célibataire : On aime la liberté, mais c’est aussi des déceptions amoureuses et une certaine solitude.
Alors oui, ce n’est pas que ça, mais ça en fait partie. Et avoir conscience de ces polarisés et les accepter est, selon moi, ce qui nous permet de faire de vrais choix conscients et alignés.
Et dans dans nos choix professionnels, ce schéma se répète. Beaucoup de salariés rêvent d’entrepreneuriat, attirés par l’image de liberté. Mais les entrepreneurs, eux, savent à quel point cette liberté s’accompagne aussi de défis inconfortables et de responsabilités.
La fuite de la souffrance : une quête sans fin
Il n’y a pas de chemin idéal, de chemin qui t’éviterait les souffrances et difficultés. Si tu vois la vie comme le symbole du yin et du yang. Tu peux alors reconnaitre que derrière chacun de tes choix se trouvera la lumière et l’ombre, la joie et les difficultés.
Je crois que, souvent, nous cherchons à fuir la souffrance inhérente à la vie. Nous idéalisons un scénario où tout serait parfait, sans embûches ni obstacles. Mais la réalité, c’est qu’il n’y a pas de chemin sans difficultés.
Alors, comment faire ? Quoi choisir dans un monde où le bonheur semble le seul but, la seule façon de vraiment « réussir sa vie »?
Comment choisir sans être rongé par le doute ou le regret de ce que serait notre vie si elle nous offrait d’autres possibilités ?
Voilà ma réponse : je crois profondément que la clé (et le bonheur) se trouve dans les choix alignés avec soi-même.
S’aligner pour mieux avancer
Faire un choix aligné, c’est accepter à la fois les joies et les difficultés qui l’accompagnent. Cela demande avant tout de bien de se connaître :
- Quelles sont mes valeurs, mes véritables envies, mes priorités ?
- Qu’est-ce qui est vraiment important pour moi ? Qu’est-ce qui me rendrait fière, épanouie, satisfait ?
- À quoi ai-je envie de consacrer mon énergie et mon temps ?
Cela demande de faire le tri entre ce que mes parents m’ont dit, ce que la société d’avant me montrait, ce que la société d’aujourd’hui me montre, ce que mon entourage me dit, ce en quoi mon ou ma partenaire croit, ce qui me semble possible et impossible, ce dont je me sens capable ou pas, ce que je crois obligé de faire ou non…
On ne se rend pas forcément compte mais on est tellement conditionné ! Au point parfois d’avoir complètement perdue la connexion avec nous-même. Parfois aussi, on va chercher des réponses sur la vie dans des personnes qui nous semblent plus avancées ou dans des voies de spiritualité, mais encore une fois, sans se rendre compte, on va se mouler au modèle, au filtre, au regard d’une autre personne.
Ce que je crois, c’est que quand on ose ce processus de retour à soi et de rencontre de sa vérité, on fait des choix vrais, plus conscients, plus alignés, et on a enfin de courage de les matérialiser, mais aussi de les assumer. Je crois aussi que quand on touche cet espace là, on n’est plus paralysé par nos peurs. On sait les prendre dans les bras et les rassurer, parce qu’on sait où on va et pourquoi on le fait.
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