C’EST QUOI L’EDUCATION BIENVEILLANTE?
L’ éducation bienveillante est aujourd’hui au cœur des questionnements de nombreux parents, désireux de vivre une parentalité et une vie de famille dans un cadre différent que celui dans lequel ils ont grandi.
Mais en quoi cette forme d’éducation est-elle particulière?
On l’appelle aussi Education Non Violente, en référence à la Communication Non Violente de Marshall Rosenberg, ou Education Consciente. On entend aussi souvent le terme d’éducation positive, je vous invite à lire mon article à ce sujet : L’éducation positive, c’est la même chose ?
L’éducation bienveillante ne s’oppose pas à une éducation qui serait malveillante, violente ou insconsciente, où les parents auraient de mauvaises intentions pour leurs enfants. La majorité des parents aiment leurs enfants et veulent le meilleur pour eux.
Elle se caractérise par sa philosphie, ses valeurs, sa vision de l’enfant et ses façons de faire qui en découlent. Il s’agit d’un chemin sur lequel on avance, et d’un idéal vers lequel on se dirige un peu plus chaque jour. Ceci malgré nos erreurs car, que l’on soit adulte ou enfant, c’est en faisant des erreurs que l’on apprend.
Oui, car si au fond de nous on aimerait tous être parfaits et le meilleur de parent pour notre enfant, nous sommes simplement nous, avec nos qualités et nos limites : à nous d’apprendre à faire de nous-mêmes, notre plus grand atout <3
A présent, je vais tenter de vous partager les 3 grands principes et outils de l’éducation bienveillante 😉
1. Répondre au besoin d’attachement de l’enfant
La théorie de l’attachement semble s’expliquer par nos origines primitives et mammifères. Le nourrisson, par nécessité de survie, va s’attacher aux personnes qui prennent soin de lui au quotidien.
Selon cette théorie, sa sécurité intérieure va se développer durant ses premiers mois de vie en fonction de la qualité de relation, que vont lui proposer ces personnes que l’on appelle les figures d’attachement. Il s’agit en général des parents, de la nounou ou d’un grand parent qui garderait l’enfant régulièrement. L’enfant va avoir une figure d’attachement principale, généralement la mère car qui elle aussi programmée physiologiquement pour s’attacher à son enfant par la délivrance d’hormones lors de la grossesse, de l’accouchement, de l’allaitement ou du contact physique avec son enfant. Ceci aussi vise assurer la survie du nourrisson.
Les figures d’attachement vont représenter les socles de sécurité (physique et psychique) de l’enfant vers lesquels il va se tourner quand il aura besoin de manger, de dormir, de calme, de contact physique… Auprès d’elles, il va s’exprimer pour rechercher du réconfort.
En grandissant, ces dernières vont garder ce même rôle de ressourcement, et cela va aider l’enfant à garder confiance et enthousiasme dans son exploration du monde qui l’entoure.
C’est un peu comme si il avait un réservoir de sécurité intérieure qui va se vider quand il se sent seul, quand il se fait mal, quand un autre enfant l’embête, quand un adulte lui parle mal ou quand ses envies ou besoins ne sont pas satisfaits. L’enfant va alors rechercher le contact d’une de ses figures d’attachement, exprimer sa difficulté (plus ou moins explictement, parfois cela peut se faire au travers d’une crise de colère ou de larmes). Si on remplit son réservoir à ce moment là, lui accorde de l’attention dont il a besoin, il va pouvoir repartir confiant dans ses expérimentations.
Ce sentiment de sécurité intérieure va suivre l’enfant en grandissant, mais aussi à l’âge l’adulte. Dans le cas où il ne se serait pas senti entendu, compris et pris en compte, un sentiment d’insécurité intérieure pourrait venir altérer son rapport à lui-même et aux autres. Il pourrait développer un filtre limitant qui lui dirait que personne ne l’aime pas vraiment, qu’on ne fait pas attention à lui, qu’il doit être différent de ce qu’il est si il veut qu’on l’aime… Cela pourrait l’amener à aller chercher des compensations affectives dans la nourriture, les jeux vidéos ou plus tard dans l’alcool, les drogues ou des relations de dépendance affective.
Pour développer cette sécurité intérieure, le nourrisson et l’enfant a besoin :
– que l’on perçoive et entende ses besoins physiologiques
– que l’on y répondre correctement et rapidement : on sait par exemple que la faim est une véritable souffrance pour le nouveau-né
– que l’on réponde à son grand besoin de contact physique : il est indispensable à sa survie et nécessaire à son bon développement, et ceci d façon encore plus marqué en situation de stress (des expériences menés dans des orphelinat où on a constaté la mort d’enfants qui recevaient les soins physiologiques de base, mais aucune nourriture affective)
– qu’on leur témoigne de la compréhension et de l’empathie pour ce qu’ils vivent : ici la notion de caprice est remplacée par celle de besoins et d’émotions à identifier
– que l’adulte accepte ce besoin d’attachement et qu’il comprenne l’intérêt d’y répondre positivement : ici on ne va pas chercher à sortir l’enfant se sa zone de sécurité ou à le séparer de sa mère, ou encore à ne pas répondre à une demande de calin pour être rassuré par exemple, dans le but de développer son autonomie ou de lui faire comprendre qu’il a mal agit. Au contraire, on va lui offrir présence, douceur et empathie pour développer une sécurité intérieure qui va permettre à son autonomie de se développer naturellement. Cette dernière sera également plus solide et réelle.
2. Construire une relation de respect et de confiance
La grossesse
Dans l’éducation bienveillante, le parent va s’attacher à créer une relation de confiance et de respect avec son enfant, et cela va commencer dès la grossesse, où il va commencer à entrer en relation avec son enfant. Des études scientifiques ont pu montrer que les foetus entendent la voix de leurs parents et qu’ils sécrétent des hormones de bien-être quand ces derniers ils s’adressent à eux. Par cette communication, il va commencer à créer cet attachement déjà évoqué.
Plus les parents se seront adressés à l’enfant, plus ils vont communiquer avec lui (par la voix mais aussi par le toucher par exemple, avec l’haptonomie), plus il aura commencé à développé ce sentiment de sécurité et valeur personnelle. Vous pourrez également trouver son mon site des articles autour de la communication intuitive avec son futur enfant.
Il a pu être observé que ces enfants, qui ont reçus une attention soutenue durant la grossesse, sont généralement plus calmes, ont moins de problèmes à l’accouchement, mais aussi de sommeil ou de santé par la suite. Aussi, plus l’enfant aura entendu son père, plus il aura inhalé des particules de son odeur au travers de la maman, et plus il aura associé sa présence avec à un moment agréable (ceci étant ici conditionné par le ressenti de sa mère), plus le nourrisson va facilement le reconnaitre comme une autre figure d’attachement.
Il a également pu être observé que le foetus est trés sensible aux émotions de sa mère et qu’un choc ou un stress répété durant la grossesse est tout autant vécu par l’enfant, ceci affectant son bien-être utéro et à venir. Parents et enfants ont donc tous à gagner à avoir des mamans qui prennent soin d’elle, et des parents prennent tous ces paramètres en considération dès la grossese.
Enfin, le courant de l’éducation bienveillante fait aussi particulièrement a bien choisir des conditions d’accouchement respectueuses des besoins de parents et de l’enfant, ceci encore afin de l’accueillir dans une ambiance détendue et sereine.
Vous trouverez sur mon blog plusieurs articles sur le thème de la grossesse : Vivre et transmette le meilleur pendant sa grossesse , Pourquoi et comment parler avec son futur bébé? , Accoucher au naturel… laissons faire la nature.
Les premiers mois
Durant ses premiers mois, les parents vont également s’attacher à :
– respecter son rythme et ses besoins d’alimentation
Quand cela respecte l’intégrité, les valeurs et les envies de la mère, l’allaitement sera privilégié car c’est l’alimentation qu’il va le mieux tolérer, assimiler, et qui va correspondre le mieux à ses besoins physiosoliques au fil de la journée et des mois. Le lait maternel n’a pas la même composition le matin, l’apres-midi et la nuit, et n’est pas le même à 1 mois qu’à 9 mois. De plus, sa consommation renforce ses défenses immunitaires, et le prépare à la diverisifiacation alimentaire, au travers des différents goûts des aliments mangés par la maman. Il va également favoriser le bien-être et le rétablissement de sa maman (par la sécrétion d’ocytocine, hormones du bien-être, et les contractions utérines qui invitent les organes à se remettre en place).
Dans cette éducation, le parent ne cherche pas à contrôler la prise alimentaire de son nourisson, il le nourrit quand il exprime la faim. Il ne force pas non plus sa diversification alimentaire, attend que l’envie de l’enfant se manifeste pour les aliments que vont manger ses parents, et lui donne ce qu’il réclame (sauf danger evidemment!). Cela est particulièrement adapté si le parent a une alimentation saine. Vous en apprendrez plus sur ce sujet, en faisant des recherches sur le thème de la « Diversification menée par l’enfant » (DME).
Ce rapport à l’alimentation demande aux parents de laisser de coté certaines peurs et croyances (qu’il ne mange pas assez, qu’il mange trop et grossisse, qu’il ne mange pas assez équilibré…).
Le respect et la liberté de l’enfant dans son rapport à l’alimentation, dès le plus jeune âge, va favoriser un bon rapport à l’alimentation à l’âge adulte. Les enfants qui n’ont pas été écouté de ce point de vue peuvent ne pas s’écouter non plus par la suite, et s’habituer à manger trop ou des choses qui ne leur conviennent pas (parce qu’il faut gouter à tout ou finir l’assiette).
De cette façon, il apprend à se couper des messages envoyés instinctivement par son corps. Vous en avez peut-être eu personnellement l’expérience, la conséquence de tout ça est que l’on passe parfois de nombreuses années, à l’âge adulte, à apprendre à entendre et respecter notre satiété, ou à identifier un aliment non toléré.
Dans ces articles, je vous partage quelques astuces concernant l’alimentation en famille, et mon cheminement personnelle sur ma réappropriation alimentaire : 5 étapes pour une alimentation saine et sereine , J’écoute mon corps… et mes envies !
– respecter son rythme et ses besoins de sommeil
Dès les premiers mois, il est important de ne pas réveiller l’enfant pour le nourrir, ou de ne pas le laisser pleurer seul dans une pièce (parce qu’on a décidé que c’était l’heure de dormir), et d’accepter que l’aquisation des nuits prend plusieurs mois… parfois même plusieurs années!
Il est nécessaire d’entendre aussi le besoin de contact de l’enfant pendant la nuit. Suivant les besoins du parent, il pourra se lever pour rassurer son enfant et lui apporter le réconfort qui lui permettra de se rendormir, ou il pourra décider de partager son lit avec son enfant (si c’est un formule qui lui convient). On note d’ailleurs que des études ont montré que le fait de mettre de nouveau né dans la chambre du parent durant ses 6 premiers mois réduit de façon considérable la mortalité infantile (il semblerait que cela puisse être, en autres, causé par le fait que l’enfant cale sa respiration à celui des parents, alors que seul il pourrait « oublier » de respirer).
Même en grandissant, il s’agira aussi de faire preuve d’empathie pour ce moment de séparation de la nuit que l’enfant peut vivre plus ou moins facilement suivant son âge, mais aussi suivant ce qu’il vit en journée. On remarque que dans les moments de changements ou de stress, les enfants se réveillent plus, ou formulent plus le besoin de dormir avec nous. Ce moment de sommeil en commun apaise les enfants stressés ou trop remplis d’energie au moment de dormir.
Ces moments de rapprochements vont aussi permettre à reprendre contact (par des calins) avec un enfant qui expérimente plus d’autonomie en journée par exmeple, et favoriser une intimité dans la communication. A chaque famille de trouver la formule qui s’adaptera aux parents, à l’enfant, et aux besoins du moment. Enfin, même si lit conjugual est un moment d’intimité important pour notre couple, l’enfant peut entendre qu’on lui accorde le droit de venir exeptionnellement, ou juste un soir par semaine, si cela nous convient et que l’on sent que l’enfant en a besoin.
De façon générale, le respect du rythme propre à chaque enfant va favoriser un bon rapport au sommeil à l’age adulte. On est encore nombreux à avoir peur du noir, à ne pas aimer dormir seul, et à avoir du mal à s’endormir (necessitant parfois l’usage de plantes ou de sommifères pour nous y aider).
En précision évidente mais nécessaire, oui cette démarche n’est pas de tout repos… surtout quand les besoins de l’enfant ne correspondent pas à nos propres besoins de sommeil ! Là, l’aide extérieur est parfois nécessaire.
– respecter de son corps et son rythme de « propreté »
La maitrise de ses sphincters et de la vessie se fait aux alentours des 18 mois, mais cela est trés approximatif. C’est parfois bien plus tard pour certains enfants… et cela n’a rien de grave, ne vous inquiétez pas ! Justement, plus vous aurez respecté son rythme propre, moins l’enfant aura de difficultés à aller dans cet apprentissage, qui je le rappelle et naturel. Il ne sert donc à rien de chercher à le mettre sur le pot trop tôt, si son corps n’y est pas encore prêt, cela ne fera que le (vous) mettre face à un échec.
Faites attention également à vos jugements et paroles à ce propos, de même qu’à propos de son corps et de ses fluides/excréments… Cela a de fortes conséquences sur l’estime de soi concernant son corps, et sa future sexualité. C’est justement ici que se loge les conséquences négatives éventuelles d’un non respect des besoins physiologiques de l’enfant. Il comprend que son corps ne fonctionne pas comme il faut, il a l’impression qu’il y a quelque chose de sale en lui, et finit par avoir honte de cette partie genitale regardée avec attente et déception.
Laissez-lui le temps dont il a besoin. Tout viendra à temps !
Certains parents dans cette démarche d’éducation bienveillent expérimentent l' »Hygiène naturelle infantile » où l’enfant ne porte pas de couches afin que le parent et l’enfant se mettent à l’écoute des besoins physiologiques de l’enfant. N’ayant pas fait pas testé moi-même, je ne pourrai vous en dire plus à ce sujet !
– respecter son rythme et son besoin de mouvement
La aussi le corps de l’enfant est souvant face à des attentes… parce qu’un parent est toujours tellement fier de voir, constater, montrer les progrès de son enfant ! Mais ici encore, tous ces apprentissages sont naturels et se développent au rythme naturel de l’enfant, sans qu’il n’y ai rien a faire. Au contraire, tout interférence à son ryhtme naturel ne pourront qu’en perturber l’apprentissage.
Ainsi, on évite de mettre l’enfant debout ou de le faire marcher alors qu’il ne marche même pas à quatre pattes… cela n’est vraiment pas top pour son dos ! On l’installe toujours en fonction d’où il en est dans ses apprentissages : même si parfois c’est très frustant pour lui ! Mais c’est de là que mon partir le moteur de ses apprentissages 🙂 Exit aussi les youpalas visant à l’aider à se tenir debout alors que ca colonne vertébrale n’y est pas encore prête.
En grandissant, le parent va laisser l’enfant se mouvoir librement, et adapter son environnement de façon à ce que cette exploration ne soit pas dangereuse pour lui. Non, ce n’est pas à votre jeune enfant de s’adapter à votre environnement, c’est à vous de faire de votre maison, un environnement adapté à votre enfant. Cette philosophie autour du mouvement se regroupe sous le terme de « motricité libre ».
– répondre à son besoin d’écoute et de contact physique
Je l’ai déjà évoqué plus haut, ce besoin est un des besoin de base et essentiel à l’enfant et à son besoin développement (par là j’entends l’evolution de toutes ces fonctions précitées plus haut).
Le portage en écharpe où le nourrisson est contre son parent, en sécurité, quand il en ressent le besoin pour aller à l’extérieur, ou simplement pour dormir, ou encore le massage de son enfant, sont des façons efficaces (et tellement agréables !) de répondre à son besoin de présence, d’attention et de contact physique.
Concernant le besoin d’écoute, pour cet âge là, cela consiste tout particulièrement à accueillir les pleurs avec douceur (prendre l’enfant dans les bras pour le rassurer) et à mettre des mots sur les émotions de l’enfant perçu (pour qu’il se sente compris et le sensibiliser au vocabulaire des émotions).
Dans cet article, je vous partage ma découverte et mon apprentissage de la communication connectée qui permet de communiquer de façon intuitive avec son enfant… et ainsi d’en savoir plus sur ses besoins spécifiques : Parlez avec votre bébé grâce à la communication connectée !
Pour les jeunes enfants et les plus grands
En grandissant, le parent va rester vigilant à respecter l’enfant dans ses besoins propres d’alimentation, de sommeil, de mouvement, de contact physique… Chaque enfant, comme chaque adulte, à fa propre façon de fonctionner : il y a des petits mangeurs et des gros appétits, des marmottes et des petits dormeurs, des couche-tard et des leve-tot, des calmes et des téméraires, des sociables et des solitaires, des assoiffés d’aventures et des casaniers.
Trop souvent, le parent en proie à la culpabilité ou à l’inquiétude (« il est comme ça parce que je n’ai pas fait ça… », « si je le laisse être comme ça, plus tard il va… »). Stop, votre enfant est déjà une personne à part entière, avec sa propre personnalité et une façon d’être bien à lui. Tout notre « boulot » de parent est d’apprendre à l’aider à se sentir bien avec qui il est, et non à chercher à le transformer… sans quoi on viendrait appuyer sur le « tu n’es pas comme comme il faut… j’aimerais que tu sois différent…. », dommageable pour l’estime de soi de notre enfant.
Ceci dit, bien évidemment, il s’agit d’un juste milieu à trouver car nous sommes également là pour les aider à mieux identifier leurs besoins et à y répondre, quand on ressent que certains sont mis de côté.
Ainsi, le parent dans cette démarche d’éducation bienveillante ne va pas se poser en éducateur qui montre à l’enfant comment grandir ou qui serait mieux que lui ce qui est bon pour lui. Il va plutôt se poser en accompagnant, qui reconnaitre à l’enfant des compétences et une connaissance de lui-même.
L’adulte va faire confiance à l’enfant et va avoir confiance dans le fait qu’il apprend naturellement, qu’il est toujours en train d’apprendre quoiqu’il fasse aujourd’hui, et qu’il apprend mieux en suivant son propre rythme, sa propre façon de faire, et ses propres interets. Il va donc l’accompagner dans son propre processus et l’aider à être et devenir la personne qu’il est déjà au fond de lui.
A cet étape, la connaissance et la compréhension des émotions de l’enfant est une vrai clé pour amener des changements positifs dans votre famille. Je vous invite ainsi à lire mes articles : Les émotions de l’enfant expliquées par les neurosciences , Vivre l’hypersensibilté en famille, et à vous entourer de livres qui vont aider votre enfant à mieux comprendre ce qui se passe en lui (et ainsi à mieux vous le communiquer !).
Un autre article qui pourrait vous intéresser : Comment favoriser l’autonomie de vos enfants? Comme le reste, l’autonomie est une faculté qui s’acquière naturellement, sur les bases de sécurité intérieure qui ont été transmises à l’enfant (par l’attitude du parent ou en reflet de sa propre sécurité ou insécurité), mais un positionnement juste et aidant peut aider l’enfant à maturer dans cet apprentissage.
3. Apprendre a mieux communiquer
Il ne s’agit pas de laisser tout faire à son enfant ou de faire preuve de laxisme. Le parent reste le garant de la sécurité de l’enfant, qui est une autre forme de bienveillance indispensable au bon developpement physique et psychologique de l’enfant.
Ceci dit, l’adulte va devoir apprendre à discerner ses peurs et principes, des dangers réels afin ne pas trop limiter son enfant dans son exploration du monde et des relations.
L’éducation bienveillante s’appuie également sur les outils et principes de la Communication Non Violente (CNV) créée par Marshall Roserberg dans les années 1970. Elle vise à mettre des mots sur les faits concrets observés, sur les sentiments ressentis, sur les besoin non satisfaits, et sur des demandes claires adressées à l’autre.
Dans le cadre de la famille, la CNV facilite la communication entre ses membres puisqu’elle met un point d’honneur à ce que chacun puisse s’exprime et se sentir entendu. Elle aide aussi le parent à poser de limites de façon respectueuse, et lui donne un outil pour accueillir les émotions de son enfant sans se sentir impuissant ou dépassé. Elle va faciliter la construction de solutions communes répondant aux besoins de chacun, mais aussi développer l’aptitude à la coopération de l’enfant, et lui apprendre à vivre et gérer ses futures relations d’adultes de façon saine et respectueuse pour tous.
Pour le nourisson et le jeune enfant, le rôle de l’adulte va être de chercher à identifier ses émotions et besoins, puis de les formuler. Pour le plus grand, il va l’aider à mettre des mots sur ce qu’il ressent. Et pour lui en tant qu’adulte, le parent va également exprimer ses propres besoins et émotions. Parfois, cela va demander au parent d’apprendre écouter, entendre et respecter ses propres besoins (auxquels une « éducation traditionnelle » aurait pu lui couper l’accès naturel).
En effet, quand on ne porte pas attention à nos besoins, on vide nos réservoirs d’énergie, de bien-être et de joie de vivre. Comme pour les enfant, nos réservoirs se vides et on n’est alors plus condition d’être pleinement présent et attentif à notre enfant (Pour prendre soin de votre bien-être et de vos ressentis, vous trouverez de nombreuses pistes dans les onglets : Développement personnel & Spiritualité , et Couple & Féminité).
Cette façon de communiquer va ainsi favoriser la connaissance de soi pour les petits comme les grands, et aider le parent à rester intégre, bienveillant envers lui-même, comme envers notre enfant. Elle va également être un outil qui va garantir aux parents de ne pas basculer dans certaines habitudes éducatives tournant aux reproches, à la critique ou la culpabilisation qui sont néfastes à l’enfant et à la relation parent-enfant.
Cette méthode ne vise pas à empêcher les contrariétés à tout prix. Elle n’empêche pas non plus les crises de décharges nécessaires à l’enfant (je parlais en début de l’article de ces crises de colères et de larmes qui lui permettent de se libérer de tensions accumulées : vous trouverez plus d’infos à ce sujet sur mon article cité plus haut sur les émotions de l’enfant).
Elle vise plutot à l’accompagner dans ce qu’il vit pour qu’il se sente au maximum compris et pris en compte, et à lui faire ressentir tout l’amour, le respect et l’importance qu’on lui témoigne. par cette façon de l’accueillir tel qu’il est.
Léandre Bergeron a intitulé un livre « comme des invités de marque » pour qualifier comment on devrait considérer nos enfants et communiquer avec eux. Il est en effet triste de constater que dans certaines situations, on traite parfois un inconnu, un ami ou l’enfant d’un autre avec plus de tolérance que pour nos propres enfants (pensons à l’exemple de quelqu’un qui casserait un de nos verres, reverserait une assiette ou tacherait un de nos vêtements).
Sur mon blog, vous trouverez des articles concernant ce thème de la communication familiale : Ecouter pour que les enfants parlent, parler pour que les enfants écoutent , Apprendre à mieux communiquer avec son enfant , 7 solutions à l’opposition d’un enfant , Séparation des parents : comment aider ses enfants ?
Ainsi, l’education bienveillante remet en question de nombreux principes et croyances educatives, notamment celles : de la supériorité de l’adulte, du besoin de separation de l’enfant pour developper l’autonomie, et ou du besoin d’imposition ou de frustration pour amener un apprentissage.
Le parent va ici surtout s’attacher à s’éduquer lui-même car il a pleinement conscience que c’est en l’observant et en étant en relation avec lui, que son enfant va apprendre le plus (le positif comme le negatif!)… d’où la notion d’éducation consciente!
Il s’agit ainsi avant tout une attention et d’une intention posées sur notre facon d’elever notre enfant et d’intéragir avec lui, dans le but de le respect au maximum pour lui permettre d’etre epanoui aujourd’hui mais aussi demain en tant qu’adulte.
Pour finir, je vous invite à lire cet article où je partage mon expérience et mes galères de maman sur ce chemin : Comment apprendre à aimer le parent que je suis aujourd’hui, et me libérer de ma culpabilité ?
Vous pouvez aussi visionner ces 2 interviews complémentaires : L’éducation bienveillante, un chemin vers la connaissance de soi et L’éducation authentique par Jean-Pierre Lepri.